(Cet article a été réalisé par Jankari Consulting pour TelQuel Impact)
On sait presque tout de Bouchra Baibanou, sauf peut-être une seule chose. L’aventurière marocaine la plus en vue est lauréate de l’INPT, promotion 1995. À cette époque, personne ne pouvait prédire la direction qu’allaient prendre sa vie et sa carrière.
Après l’obtention de son diplôme, elle a ainsi entrepris les formalités d’usage pour trouver un emploi. “Je n’avais jamais pensé à autre chose que de travailler en tant qu’ingénieur d’État en informatique et télécoms. J’ai été embauchée directement au ministère de l’Équipement et du Transport”, nous explique-t-elle.
Au fil de la discussion, on est presque surpris de l’entendre parler de détails techniques. “Au début, j’étais en charge de développer les réseaux LAN et WAN et de relier le réseau central du ministère aux centres d’immatriculation du Maroc.” Plus tard, elle s’est spécialisée en informatique et mise en place du projet national d’examen des permis de conduire. Un projet toujours en vigueur.
La montagne prend le dessus
Parallèlement, sa passion pour les montagnes avait déjà pris forme, mais seulement en tant que loisir. Cela a évolué de manière progressive, jusqu’à ce que les plus hauts sommets du Haut-Atlas ne représentent plus un vrai défi pour elle. C’est ainsi qu’elle réussit à gravir le Kilimandjaro en 2011. “C’est là où j’ai découvert le projet des 7 sommets du monde”, poursuit-elle. En 2017, elle gravit l’Everest (8848 m), pour devenir la première femme nord-africaine à réussir ce défi.
Au retour au Maroc, un déclic se produit. “Je me suis d’abord posé la question si je ne devais pas faire de ma passion une profession”, souligne-t-elle. La réponse se fera attendre néanmoins, pour des raisons financières évidentes liées aux frais exorbitants des expéditions.
En 2015, ses efforts sont récompensés par l’Ordre du Ouissam Alaouite, grade d’officier, une distinction dont elle se rappelle en détail. “Sa Majesté le roi m’a décerné cette médaille le 21 août, à l’occasion de la fête de la Jeunesse. Le Souverain m’a aussi félicitée après l’ascension de l’Annapurna en 2022”, dit-elle avec fierté.
Après l’ascension du mont Vinson en 2018, le plus culminant de l’Antarctique, elle décide enfin de prendre sa retraite anticipée. “Sans regrets, car je suis plus épanouie dans le monde de l’aventure”, nous confie-t-elle.
Actuellement, Bouchra Baibanou organise des randonnées au Maroc et des expéditions à l’étranger, notamment au Kilimandjaro. Entre-temps, elle donne des conférences et œuvre au sein de son association Delta Evasion pour l’autonomisation des filles.
Bouchra Baibanou garde enfin des liens étroits avec ses camarades de promotion, ainsi qu’avec l’INPT, qu’elle visite parfois. C’est à l’institut justement qu’elle choisit en 2011 de présenter pour la première fois son projet “Les 7 sommets du monde”. Un souvenir dont elle se remémore avec émotion.