INPT : Saad Ismaili, une trajectoire singulière

TelQuel et Jankari Consulting lancent le Who’s Who des lauréats de l’INPT leaders du digital. Une édition papier et digitale regroupant les profils inspirants de cette école publique réputée. Saad Ismaili a osé abandonner sa carrière dans les IT pour se lancer dans l’immobilier et l’entrepreneuriat. Un grand écart qu’il n’a pas eu peur de réitérer.

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Saad Ismaili. Crédit: DR

Une carrière dans les IT

Comment expliquer qu’un lauréat de l’INPT, de surcroît avec une expérience de plus de dix ans en tant que directeur des systèmes d’information, quitte les IT pour investir dans l’immobilier ? À première vue, cela interpelle. Mais quand Saad Ismaili, qui a obtenu son diplôme d’ingénieur en 1995, nous dévoile les détails de son parcours, tout devient plus clair.

Après une première expérience en développement informatique au sein d’Insoft, une société de service et d’ingénierie informatique (SSII) basée à Casablanca, Saad Ismaili déménage à Rabat pour rejoindre AIDMO (Arab Industrial Development, Standardization and Mining Organization) en tant que responsable informatique. “J’y ai passé dix ans et je m’occupais essentiellement de la gestion de projets de développement”, explique-t-il. À partir de 2003, il s’initie à l’immobilier, une activité qu’il mène en parallèle de son travail.

Changement de cap

Et en 2006, Saad Ismaili décide de fonder ATWAR, fonds d’investissement doté d’un capital de 60 millions de dirhams, et se consacre exclusivement à l’immobilier : “C’était une expérience totalement différente. Il fallait entre autres trouver les fonds et mettre en place des montages financiers.”

Aujourd’hui, avec le recul, Saad Ismaili décrit son passage du salariat à l’entrepreneuriat, mais aussi des IT à l’immobilier : “C’est le jour et la nuit !

Pourquoi ce virage vers un secteur connaissant une grande effervescence ? “Nous avons commencé dans une bulle qui s’est prolongée jusqu’à la crise de 2008. Et l’immobilier est encore le pilier de l’économie au Maroc”, nous confie-t-il. ATWAR était présent dans plusieurs secteurs, comme l’agroalimentaire ou le commerce.

Aujourd’hui, avec le recul, il décrit son passage du salariat à l’entrepreneuriat, mais aussi des IT à l’immobilier : “C’est le jour et la nuit !”

Et rebelote

En 2017, l’ingénieur revient en quelque sorte à ses premières amours. Il fonde Leith Solutions, une boîte de services basée aux Émirats arabes unis et spécialisée en Enterprise resource planning (ERP, des logiciels dédiés au pilotage des entreprises, ndlr). Leith Solutions fait partie d’une joint-venture entre quatre sociétés présentes à Dubaï, Le Caire, Ryad, Rabat, Paris et Montréal.

“À partir de 2015, j’ai commencé à intégrer l’outil open source Odoo et à l’adapter au contexte marocain. Mon expérience en immobilier m’a beaucoup aidé à identifier les besoins dans les services et la gestion”

Saad Ismaili

Mais encore une fois, Saad Ismaili ne s’est pas lancé dans cette nouvelle aventure du jour au lendemain. “À partir de 2015, j’ai commencé à intégrer l’outil open source Odoo et à l’adapter au contexte marocain. Mon expérience en immobilier m’a beaucoup aidé à identifier les besoins dans les services et la gestion”, explique-t-il.

On comprend maintenant le lien entre sa parenthèse immobilière (qui a duré plus de 10 ans) et l’informatique. Si l’intégration ERP n’était pas son domaine de prédilection, son expérience dans l’immobilier lui a permis de comprendre des métiers comme le support et la relation client. Le recrutement de développeurs, de chefs de projet et d’analystes s’est ensuite avéré une étape cruciale dans l’évolution de Leith Solutions.

En dehors de l’entrepreneuriat, le travail associatif occupe une partie considérable de son temps. En juillet 2020, l’entrepreneur fonde une association baptisée Maa wa Namaa, spécialisée dans le puisage de l’eau. “Nous avons ainsi creusé 150 puits dans des localités qui manquaient d’eau potable”, précise-t-il.