Le 22 juin 2022 à Rabat, le Chef du gouvernement Aziz Akhannouch présidait la cérémonie de signature d’un mémorandum d’entente et de convention de partenariat public/privé pour la création d’une station de dessalement de l’eau de mer et d’un parc éolien dans la région de Dakhla-Oued Eddahab.
Ce projet s’inscrit dans le cadre du modèle de développement économique et social des provinces du Sud lancé en 2015 par le roi Mohammed VI. Il vise à irriguer 5000 hectares de terres agricoles dans la région, tout en fournissant de l’eau potable à la ville de Dakhla et à ses environs, notamment Bir Anzarane et le nouveau port atlantique de Dakhla.
C’est en 2019, suite à un appel d’offres lancé par le ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement et des eaux et forêts, que Nareva, en consortium avec le groupe industriel énergétique français Engie, a été déclarée adjudicataire de ce projet hybride innovant, alliant dessalement et énergie renouvelable.
“Le principal défi réside dans la nécessité de concilier la croissance agricole de la région avec la pression croissante sur les ressources en eau souterraine”, nous explique Loïc Jaegert-Huber, Directeur Régional d’Engie pour l’Afrique du Nord, rappelant que la surexploitation de ces ressources menaçait la durabilité de l’agriculture locale.
Il souligne que “l’opportunité qui s’est présentée était d’adopter une approche novatrice en utilisant la technologie de l’osmose inverse alimentée par un parc éolien” pour relever le défi du stress hydrique de manière durable.
Dans le détail, la construction, l’exploitation et la maintenance de l’usine de dessalement seront assurées par Dakhla Water & Energy Company (Dawec), une joint-venture formée pour l’occasion par le groupe Nareva, filiale d’Al Mada, et le groupe français Engie, via sa filiale International Power.
La station de dessalement aura une capacité de production de 112.000 m³ d’eau douce par jour et sera entièrement alimentée par un parc éolien de plus de 60 MW, dont les turbines (EN171-5MW) seront fournies par l’entreprise chinoise Envision Energy.
Pour Loïc Jaegert-Huber, “les avantages de combiner le dessalement de l’eau de mer avec la production d’énergie renouvelable sont multiples. Tout d’abord, cela offre une solution énergétiquement efficiente, l’usine étant alimentée par un parc éolien, réduisant ainsi l’empreinte carbone. De plus, cette approche favorise la durabilité à long terme en répondant à la demande croissante en eau tout en minimisant l’impact environnemental, ce qui en fait un modèle exemplaire pour d’autres régions confrontées à des défis similaires”.
Les travaux de construction de l’infrastructure, d’un coût global d’environ 2 milliards de dirhams (1,53 MMDH de contributions publiques et 470 MDH de contributions d’un partenariat privé), devraient s’étendre sur 30 mois, pour une finalisation prévue en 2025. La mise en place du système d’irrigation devrait quant à elle durer deux ans.
Les retombées économiques anticipées sont significatives, avec une production attendue de plus de 415 000 tonnes de primeurs chaque année, une valeur ajoutée annuelle de plus de 1 milliard de DH et la création de 10 000 emplois permanents. Concernant le respect des délais, Loïc Jaegert-Huber se veut rassurant : “L’état d’avancement du projet est conforme au calendrier prévu”. Une bonne nouvelle pour la région.