Dix choses à savoir sur le nouveau port de Dakhla Atlantique

TelQuel est parti à la rencontre de l’une des parties prenantes les plus importantes dans ce projet: la Direction des ports qui relève du ministère de l’Equipement et qui inclut notamment la direction du port de Dakhla, pour connaître les détails de l’évolution de ce chantier capital pour la région. Voici 10 informations essentielles à connaître sur ce chantier majeur.

Par

DR

Le nouveau port de Dakhla Atlantique devrait être un “game changer” pour la région de Dakhla. Fruit d’une volonté royale, cette nouvelle infrastructure a vocation à être une “Tanger Med” du Sud qui devra permettre le renforcement des relations commerciales avec le reste du continent mais aussi avec le reste du monde puisqu’elle offrira de nouvelles opportunités en termes de routes commerciales. Voici 10 choses à savoir sur l’un des chantiers majeurs de la région de Dakhla.

1. Un appui royal

La convention signée pour initier de manière officielle le chantier du port de Dakhla Atlantique a été signée devant le roi Mohammed VI à l’occasion d’une tournée effectuée par le souverain dans les provinces du Sud. Elle s’inscrivait dans le cadre d’un plan de développement très large couvrant non seulement la région de Dakhla-Oued Eddahab mais également celle de Laâyoune-Sakia Al Hamra.

2. Un budget massif

Le budget alloué au port de Dakhla Atlantique est de 12,5 milliards de dirhams. “Ce coût comporte le financement des infrastructures portuaires et d’accès. Vont s’ajouter à cela les investissements liés à la préparation à la mise en exploitation”, nous indique-t-on du côté de la Direction des ports.

Au sein du département de Nizar Baraka, on se dit ouvert aux “investissements privés des futures concessionnaires” dans le cadre du financement de l’infrastructure.

3. à 40 kilomètres de Dakhla

Le nouveau port de Dakhla Atlantique ne se situera pas à Dakhla mais dans la commune d’Al Argoub à 40 kilomètres plus au nord de la perle du Sud. Le site a notamment été choisi en raison des “conditions nautiques” qu’il offre.

L’emplacement du port, ainsi que l’activité qu’il devrait générer, devraient permettre de désengorger la ville et d’en faire un véritable pôle du tourisme vert.

4. Un port intégré

Le port s’inscrit dans le cadre d’un plan de développement plus général qui permettra d’améliorer l’infrastructure de la région. En effet, le port de Dakhla Atlantique est déjà relié à la Route nationale 1 (RN1), qui relie Tanger au Nord à Guerguerat au Sud et qui inclut notamment la voie express Tiznit-Dakhla dont les travaux sont presque achevés.

Le port de Dakhla est donc relié par voie routière à l’Europe au Nord et au reste du continent africain par le Sud. Le port a été conçu dans une logique de “complémentarité logistique” avec la RN1. “La composante liée au trafic routier fait partie intégrante de la chaîne logistique entre le port et les centres de production/consommation”, nous indique-t-on du côté de la Direction des ports.

5. Un duo marocain pour le chantier

C’est le consortium marocain SGTM-SOMAGEC qui a décroché, en août 2021, l’appel d’offres émis par le ministère des Transports pour prendre en charge la construction du nouveau port de Dakhla Atlantique. L’offre du duo marocain l’a emporté face à des entreprises de construction venues de Grèce, d’Egypte ou encore de France.

6. Un chantier en cours

Le chantier du nouveau port de Dakhla Atlantique a d’ores et déjà débuté à l’issue d’une phase préparatoire qui inclut les études détaillées, les installations de chantier ou encore les agréments de carrière.

7. 2500 emplois créés… pour le moment

Le seul chantier du nouveau port de Dakhla Atlantique (NPDA) a permis la création de près de 2500 emplois directs et indirects. Mais du côté de la Direction des ports, on prédit un accroissement de ce chiffre en raison de l’activité générée autour de l’infrastructure : “Le NPDA aura sans doute un fort impact positif sur le plan socio-économique, en termes de création d’emploi, installation des sociétés privées, nouveaux investissements et restructuration du PIB régional”.

8. Un port… mais pas que

On ne devrait pas parler de port de Dakhla Atlantique mais plutôt de complexe portuaire Dakhla Atlantique. Car une zone industrielle sera adossée au port ainsi qu’à la RN1. D’une surface totale de 2650 hectares, cette zone industrielle comportera “un pôle de compétitivité des produits de la mer (200 ha), un pôle mutualisé des services (65 ha), un pôle logistique (150 ha), une zone industrielle généraliste (150 ha) et une zone de devanture (25 ha)”, nous précise la Direction des ports.

Et cette zone devrait davantage renforcer les liens commerciaux déjà très forts existant entre le Maroc et le reste du continent africain, en particulier l’Afrique de l’Ouest et la région sahélienne. “La zone logistique West Africa est l’un des projets structurants de la région”, nous confie Yanja El Khattat, président de la région Dakhla- Oued Eddahab.

La West Africa Free Zone est une plateforme de commerce qui aura le statut de zone franche qui devrait donc permettre d’augmenter les échanges avec le reste du continent tout en renforçant la complémentarité des infrastructures portuaires.

9. Une mise en service à l’horizon 2029

Les travaux du port de Dakhla Atlantique devraient prendre fin en 2028, tandis que les premiers terminaux devraient entrer en service en 2029.

10. À terme, un des plus grands ports du Royaume

Selon les prévisions de la Direction des ports, le nouveau port de Dakhla Atlantique devrait générer, à terme, un trafic annuel de 35 millions de tonnes. A titre de comparaison, le port de Casablanca génère un trafic annuel de 27 millions de tonnes, en Tanger Med un trafic annuel de plus de 100 millions de tonnes.