Il y a des jours où tu as l’impression que tout va de traviole. Aujourd’hui est clairement un jour comme ça. Depuis que tu t’es réveillée, rien ne se passe simplement. Tout est galère. Tout ce que tu fais devient au mieux légèrement scabreux si ce n’est complètement foireux. Tu n’en peux plus de cette journée. Et puis surtout, tu te dis qu’il n’est que 18 heures, techniquement il reste suffisamment de temps pour qu’il t’arrive encore des trucs un peu nuls. Tu te dis que tu n’aurais pas dû sortir de ton lit ce matin.
“Tu n’aurais pas dû sortir de ton lit ce matin”
Quand t’as ouvert les yeux, ton cerveau embué et ta main maladroite se sont mis en quête de ton téléphone pour savoir l’heure qu’il était. En ce moment, avec la chaleur, tu dors hyper mal, tu te réveilles tout le temps : tu as besoin de savoir si c’est une heure improbable ou si c’est le moment d’envisager la verticalité. Ce matin, donc, ton cerveau très embué et ta main très maladroite se sont mis à tâtonner en quête de l’écran qui afficherait l’heure. Et en tâtonnant tu as renversé la bouteille d’eau posée sur ta table de nuit que tu as oublié de reboucher quand tu t’es réveillée pour boire. Bien évidemment, tu ne t’es pas contentée d’inonder la table et le sol, non, tu as détrempé ton téléphone. Tu ne savais toujours pas l’heure qu’il était mais tu avais déjà ruiné ton téléphone et ton humeur.
Techniquement tu n’étais pas encore levée que ta journée puait déjà. Tu as soupiré fort et longtemps en voyant l’écran de ton téléphone qui affichait des trucs bizarres. Et puis tu as découvert l’heure qu’il était et tu as surtout découvert que tu étais déjà en retard. Là, ce ne sont plus uniquement des soupirs forts et longs que tu as faits, tu as lâché un bon gros p***** et filé sous la douche.
Tu es arrivée au boulot, les cheveux mouillés, sans avoir bu suffisamment de café et avec beaucoup trop de bougonneries en stock. Tout te soûlait, et tout t’a soûlée toute la journée. Même le bruit des sandales de ta collègue t’a exaspérée. Ok, il fait hyper chaud, mais est-ce une raison pour venir bosser en claquettes et en les faisant claquer toute la journée ? Tu n’es pas sûre…
Et là, depuis midi tu essaies de boucler une présentation hyper importante sans grand succès. Tu ne sais pas si c’est ton humeur qui fait que tu galères autant ou si tu as vraiment du mal, mais ça fait des heures que tu te trouves nulle. Ça fait des heures que tu es devant ton ordi à pousser des soupirs et à effacer systématiquement tout ce que tu écris. Tu as déjeuné devant ton écran, histoire de ne pas perdre de temps. Mais ça aussi, c’est un fail.
Tu avais voulu te la jouer healthy, tu as commandé un smoothie pomme-ananas-épinard et un poke bowl. En photo, c’était hyper joli, hyper appétissant. Ça avait l’air frais. C’est arrivé tout écrasé. Ça ressemblait à un gloubi-boulga pas appétissant du tout. C’était pas beau. Pas bon. Tu as passé l’après midi à crever la dalle et là à 18h tu n’as qu’une envie, rentrer chez toi, t’affaler devant la télé.
Zee t’appelle. Elle te demande à quelle heure tu la rejoins. Tu ne vois pas du tout de quoi elle parle. Tu avais complètement oublié que tu lui avais promis d’aller avec elle à ce cocktail. Tu soupires. Ça doit être le millième soupir de la journée. Tu lui dis que t’es naze, que tu passes une journée pourrie, que tu n’as aucune envie de voir du monde. Elle te coupe la parole et te balance un “justement, ça va te changer les idées” auquel tu n’as même pas la force de répondre.
Tu lâches un ok dans un soupir, encore un. Après tout, elle a peut-être raison. C’est vrai que tu as clairement besoin de te changer les idées. Et puis, au pire, il y a toujours la vodka. Ça ne changera rien à la nullité de ta journée, mais au moins ça te fera oublier ta mauvaise humeur et c’est déjà ça.