Salut à vous, chers bâtisseurs du Maroc Moderne, vous avez bonne mine tbarek allah, l’aïd vous a fait du bien, c’est incontestable. Zakaria Boualem vous souhaite une santé de fer, des finances d’airain, une patience de caillou et des genoux très souples pour pouvoir avancer dans cet environnement traître. Maintenant, il faut entrer dans le vif du sujet, sans plus de formalités, et merci.
Il ne vous aura pas échappé que la Coupe du Monde du Qatar n’a pas seulement été le théâtre d’une série absurde d’exploits footballistiques réalisés par notre glorieuse équipe. Car il faut le rappeler, juste pour le plaisir de l’écrire, que nous avons été demi-finalistes, le Guercifi n’a toujours pas digéré ce prodige… Elle a aussi été l’occasion pour certains margoulins de se remplir les poches en trafiquant sans vergogne sur les billets des matchs.
L’affaire est publique, le Boualem ne vous apprend rien. Elle a été abondamment commentée, documentée par une masse respectable d’internautes, au point qu’elle a acquis le statut peu enviable de scandale national. Une fois qu’un scandale national est validé, il donne lieu à une commission d’enquête, qui se penche sur le problème, ce qui donne lieu à une dépêche qui annonce l’inclinaison de la commission, et, inchallah, elle finit par se relever pour exprimer ses conclusions, après un temps indéfini de penchage.
“Le Guercifi est inquiet : la commission d’enquête penchée sur le scandale du trafic de billets pendant la Coupe du Monde du Qatar ne s’est jamais relevée, la pauvre”
Si Zakaria Boualem évoque ce sujet aujourd’hui, c’est qu’il est un peu inquiet le pauvre. En effet, cette commission est très attendue par les nombreuses victimes de cette sinistre félonie, plus tous ceux qui suivent le foot, sans compter les gens qui ont pris ombrage du coup porté à l’image du Maroc, ce qui fait au total beaucoup de monde. Eh bien, tous ces gens-là sont inquiets, comme le Boualem, car cette commission est toujours penchée. Nul ne sait exactement ce qui la retient de se redresser pour nous annoncer le résultat de ses travaux, c’est un épais mystère.
Reprenons son histoire, puisqu’il faut enquêter sur cette commission. Sa création a été annoncée le 27 décembre 2022 dans une dépêche qui avait alors fait grand bruit, puis, soudain, rien du tout. La Fédération avait alors annoncé qu’elle était composée “des membres représentants les Commissions indépendantes de la FRMF”, une phrase tellement biscornue qu’elle aurait déjà dû nous alerter sur son sort.
Toujours dans la même dépêche, on pouvait alors lire : “Les décisions issues de cette enquête seront dévoilées au cours de la prochaine réunion du Comité Directeur de la FRMF prévue le 16 janvier prochain”. Mais le 16 janvier est passé, puis le 16 février et le 16 mars, le ramadan aussi et enfin l’aïd le petit, sans qu’on ait droit à ces précieuses conclusions.
Plus inquiétant encore : tout le monde semble trouver cela normal. Peu de gens se plaignent de la lenteur de l’avancée des travaux, personne ne demande des nouvelles de cette commission, la pauvre, les gens attendent en silence, c’est étrange. Elle aurait pu aussi bien tomber de tout son long, à cause d’un système de penchage mal réglé, que personne ne l’aurait remarqué.
C’est assez grave, il faut le dire, cette indifférence au sort des commissions. Que deviennent-elles quand elles disparaissent ? La question mérite d’être posée. Existe-t-il un espace parallèle, une sorte de dimension surnaturelle où elles errent comme des damnées, des ectoplasmes hurlants, espérant qu’une âme charitable les ramène à la vie ? Que donne une commission non dissoute, toujours penchée, sans conclusions ? Il faut enquêter sur cette question. Zakaria Boualem, au milieu de cette insupportable indifférence, s’engage ici-même à vous ramener des réponses, car ces questions sont importantes, et merci.