Il est 13 heures, on est vendredi, tu viens d’arriver chez ta tante pour déjeuner. C’est le dernier couscous en famille avant la trêve annuelle. Dès la semaine prochaine, les agapes familiales auront lieu à la nuit tombée et l’odeur de harira planera dans l’air. Pour l’instant, ce sont les oignons caramélisés qui embaument le salon. Et comme à chaque fois, tu te dis que le couscous est un des meilleurs trucs qui aient été inventés sur terre. D’ailleurs tu es une patriote du couscous. Tu comprends que la semoule soit la graine de la discorde avec les voisins du Maghreb. Bien évidemment que tu es d’accord avec les jolies phrases qui affirment que le couscous est “un élément du patrimoine culturel immatériel caractéristique de tous les pays d’Afrique du Nord”. Mais il n’empêche que le couscous est marocain. Point. Ce n’est pas discutable. Il y a des trucs comme ça qui ne se discutent pas dans la vie. La paternité du couscous en fait partie. Ce n’est ni discutable ni négociable, c’est comme ça. Et là, tu t’apprêtes à…