Militante de la cause féminine, protectrice des mères célibataires et des enfants, Aïcha Chenna n’est plus

La militante marocaine pour les droits humains Aïcha Chenna est décédée ce dimanche 25 septembre 2022. Présidente-fondatrice de l’Association Solidarité féminine, elle s’était engagée dans le combat pour les droits des femmes et des enfants en situation difficile.

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Aïcha Ech-Chenna. Crédit: Yassine Toumi / TelQuel

Une icône s’en est allée. Militante de la cause féminine, protectrice des mères célibataires et des enfants, surtout ceux abandonnés, Aïcha Chenna est décédée ce dimanche 25 septembre à l’âge de 81 ans, annonce la deuxième chaîne 2M.

Présidente-fondatrice de l’Association Solidarité féminine, Aicha Ech Chenna est une des figures marquantes du féminisme marocain.

Ambassadrice de la cause féministe au Maroc, celle que l’on surnommait Mère courage a toujours osé défendre les causes qui lui tenaient à cœur. Après avoir parlé sans tabou de l’inceste et des mères célibataires, une fatwa avait été émise à son encontre, suivie de plusieurs menaces, accusée par certains d’encourager la prostitution.

Militante “jusqu’au dernier souffle”

Louée pour son courage, sa détermination, Aïcha Chenna a reçu plusieurs prix et distinctions pour son combat engagé en faveur des femmes, particulièrement les mères célibataires, leurs enfants et, de manière plus globale, pour la cause féminine. C’est ainsi qu’en 2000, le roi Mohammed VI lui attribue la médaille d’honneur. Les engagements de la présidente et fondatrice de l’association Solidarité féminine lui permettront aussi de fédérer une large communauté autour de son combat, mais aussi de décrocher des prix à l’international.

Pour son engagement, elle avait notamment reçu le prestigieux Prix Opus en 2009, puis le prix de la Banque Mondiale en 2015. Auparavant, des prix comme celui des Droits de l’Homme de la République française pour son association en 1995 ou le prix Grand Atlas en 1998 lui ont été attribués. La militante a également été décorée de la Légion d’honneur en 2013. Une “reconnaissance envers le Maroc qui est le seul pays arabo-musulman à avoir fourni autant d’efforts en matière de droits de la femme et des mères célibataires”.

Sur les réseaux sociaux, la nouvelle a suscité une grande émotion. Hommages, larmes et reconnaissance, des centaines d’internautes pleurent la perte de celle qui aura milité “jusqu’au dernier souffle”.