L’enveloppe est conséquente mais elle répond à une urgence. Avec la perturbation des approvisionnements alimentaires résultant de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, l’Afrique est désormais confrontée à une pénurie d’au moins 30 millions de tonnes de denrées alimentaires, en particulier de blé, de maïs et de soja importés de ces deux pays, précise la BAD dans un communiqué.
The African Development Bank’s Board of Directors has approved a historic $1.5B emergency response to address a potential food crisis.
The #AfricanFoodFacility will rapidly produce 38M metric tonnes of food + support 20M farmers across the continent.
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— African Development Bank Group (@AfDB_Group) May 20, 2022
Les agriculteurs africains ont donc aujourd’hui un besoin urgent de semences et d’intrants de haute qualité avant le début de la saison agricole en mai, afin d’accroître immédiatement les approvisionnements alimentaires, fait remarquer la même source.
Cette facilité africaine de production alimentaire d’urgence de 1,5 milliard de dollars de la BAD est une initiative globale sans précédent, visant à aider les petits exploitants agricoles à combler le déficit alimentaire. Elle devrait permettre des semences certifiées à 20 millions de petits exploitants agricoles africains.
La facilité débloquée par la BAD élargira l’accès aux engrais et permettra de produire rapidement 38 millions de tonnes de denrées alimentaires. Cela représente une augmentation de 12 milliards de dollars de la production alimentaire en seulement deux ans.
“Laide alimentaire ne peut pas nourrir l’Afrique. L’Afrique n’a pas besoin de demander l’aumône. L’Afrique a besoin de semences agricoles et de moissonneuses mécaniques pour récolter les denrées alimentaires produites en abondance localement. L’Afrique se nourrira par elle-même avec fierté, car il n’y a aucune dignité à mendier de la nourriture”, fait remarquer Akinwumi Adesina, le président de la BAD
Pour le lancement de cette facilité a, des consultations ont été tenues avec les parties prenantes, notamment avec les producteurs d’engrais et séparément avec les ministres africains de l’Agriculture et des Finances plus tôt ce mois-ci, souligne-t-on.
Pour rappel, le prix du blé a grimpé de plus de 45 % en Afrique depuis le début de la guerre en Ukraine. Les prix des engrais ont augmenté de 300 % et le continent est confronté à une pénurie d’engrais de 2 millions de tonnes.
De nombreux pays africains ont déjà enregistré une hausse des prix du pain et d’autres produits alimentaires. Si ce déficit n’est pas comblé, la production alimentaire en Afrique chutera d’au moins 20 % et le continent pourrait perdre plus de 11 milliards de dollars en valeur de production alimentaire.
Toujours selon le communiqué, la stratégie dotée de 1,5 milliard de dollars de la Banque africaine de développement permettra de produire 11 millions de tonnes de blé, 18 millions de tonnes de maïs, 6 millions de tonnes de riz et 2,5 millions de tonnes de soja.
(avec MAP)