L’accord prévoit une revalorisation du salaire minimum de 10 % sur deux ans dans les secteurs de l’industrie, du commerce et des services. Le salaire minimum est fixé actuellement à 2638 dirhams nets (250 euros), hors secteur agricole, détaille un communiqué des services du Premier ministre. Dans le public, le salaire minimum passera à 3500 dirhams nets (près de 333 euros) alors qu’il est aujourd’hui de 3362 dirhams (près de 320 euros).
Le salaire minimum avait déjà été augmenté de 10 % sur deux ans en 2019. L’exécutif dit vouloir faire converger aussi les salaires agricoles vers ceux des autres secteurs privés. Il s’engage également à augmenter les allocations familiales pour les quatrième, cinquième et sixième enfants dans les secteurs public et privé. L’accord a été scellé avec la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et trois centrales syndicales, les plus représentatives, à savoir l’Union marocaine du travail (UMT), la Confédération démocratique du travail (CDT) et l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM). L’Union nationale du travail au Maroc (UNTM) ne l’a pas signé.
Cet accord intervient dans un contexte de flambée des prix des denrées alimentaires et des carburants, dopés par la guerre en Ukraine qui renchérit le coût de ce type d’importations. La crise est aussi exacerbée par une sécheresse qui frappe de plein fouet le Maroc, tributaire de son agriculture, le premier secteur économique du pays (environ 14 % du PIB). Face à la crise, plusieurs aides ont été débloquées notamment au profit du secteur agricole (près d’un milliard d’euros) et des transporteurs routiers (200 millions d’euros).
Le royaume devrait connaître une inflation élevée (+4,7 %) et une croissance en berne (+0,7 %) en 2022, selon les prévisions de la Banque centrale marocaine. Les prix à la consommation (+3,3 % pour janvier et février 2022 sur un an) vont continuer de grimper à “des niveaux supérieurs à la moyenne de la dernière décennie”, d’après le Haut Commissariat au plan (HCP).