L’épilogue d’un feuilleton qui aura bondi de reports en annulation. Même si elle est assortie d’une « réserve des résultats de la mission d’inspection des infrastructures hôtelières et sportives », la Confédération africaine de handball (CAHB) a pris la décision d’attribuer l’organisation de la 25è édition de la CAN de handball à l’Égypte.
Tenants du titre, les Pharaons pourront espérer remporter une huitième couronne continentale en se laissant porter par leur public lors d’une compétition à domicile prévue du 11 au 22 juillet prochain.
Bras de fer maroco-algérien, victoire égyptienne
C’est un luxe que ne pourront se permettre ni le Maroc, ni l’Algérie. Avec la question du Sahara en toile de fond, les deux voisins se sont livrés à un bras de fer politique et diplomatique autour de la compétition qui aura finalement tourné à l’avantage de l’Égypte. Fin mars dernier, après deux reports, la CAHB avait retiré aux deux pays voisins l’organisation des éditions 2022 et 2024, évoquant des « divergences extra-sportives » entre les fédérations marocaine et algérienne.
Après un premier report, la 25e édition de la CAN de handball, initialement prévue en janvier 2022, avait été dans un premier temps reprogrammée à l’été avant d’être décalée de dix jours. Craignant de perdre une fédération importante pour le sport de la petite balle, la CAHB avait exécuté ce deux pas de côté en raison des menaces de boycott de l’Algérie sur la compétition.
Bien introduite dans les couloirs de la CAHB à Abidjan en Côte d’Ivoire, l’Algérie avait engagé, en même temps que la Zambie, des recours contestant jusqu’au tirage au sort pour obtenir le premier report. Lors du second report, la sélection des Fennecs s’était appuyée sur la concomitance de la CAN de handball avec les Jeux Méditerranéens à Arzew et Oran.
En réalité, fidèle soutien au Polisario, la décision algérienne avait été prise en raison du fait que la compétition est organisée en partie à Laâyoune, une ville que les autorités algériennes considèrent comme faisant partie du “Sahara occidental”. Une ligne de conduite qui a toujours prévalu à Alger sur l’organisation de compétitions organisées à Laâyoune, comme la CAN de Futsal en 2020, ou encore pour la course à l’organisation de compétitions lorsqu’elle implique cette ville marocaine.
Le Maroc, candidat à l’édition 2024 ?
Néanmoins, l’Algérie a aussi subi les contrecoups de sa campagne pour empêcher la tenue de la compétition au Maroc. En prenant sa décision d’attribuer l’édition 2022 de la CAN à l’Égypte, la CAHB a aussi privé l’Algérie de son rôle de pays-organisateur de l’édition 2024. Pour cette dernière, la CAHB indique dans un communique « avoir pris acte de la candidature unique de l’Egypte, [et] décide de publier à nouveau l’appel à candidature afin de favoriser les candidatures d’autres fédérations membres ».
Les chances du Maroc d’accueillir pour la cinquième fois sur son sol la compétition continentale restent peut-être intactes. Un solide dossier de candidature avait permis au Maroc de décrocher, en octobre 2018, sa désignation en tant que pays-hôte de la compétition. Les missions d’inspection des stades et de la capacité hôtelière dans les villes choisies avaient convaincu la CAHB.
Celle-ci indique laisser un délai d’un mois aux fédérations intéressées pour le dépôt de leur dossier de candidature. Un temps suffisant pour le Maroc, qui fignolait déjà ses plans d’organisation, de se porter à nouveau candidat pour l’édition 2024 ? Si le Maroc venait à nouveau à décrocher l’organisation de la CAN 2024, l’attribution ne manquerait pas de sel puisqu’elle devait se tenir en Algérie. A moins que le royaume ne veuille tirer un trait sur ce feuilleton à rebondissements.