Selon un communiqué du Syndicat national de l’agence de développement social (SNADS) dont TelQuel Arabi détient copie, une manifestation aura également lieu le 1er mars devant le siège de l’Agence de développement social, à partir de 10 h 30, pour dénoncer la “dissimulation administrative” de violences, de menaces et de harcèlement à l’encontre d’employées.
Le syndicat a également appelé la ministre de Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, Aawatif Hayar, à “assumer sa responsabilité dans la dissimulation inédite de violence, de menaces et de harcèlement au sein d’un établissement sous sa tutelle”, demandant au Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) d’ouvrir une enquête urgente concernant ces plaintes.
Selon le SNADS, “cette dissimulation est due au fait que la personne visée par ces plaintes pour violence et harcèlement appartient au syndicat rattaché au parti de la ministre (l’UGTM, ndlr)”.
“Procrastination et connivence”
La même source indique que la directrice par intérim de l’Agence de développement social “dissimule ouvertement les actes commis par ce harceleur”, précisant que la même directrice aurait déjà couvert, en 2016, la violence de cet individu à l’égard de certaines employées, lorsqu’il travaillait sous sa tutelle au siège de l’Agence à Rabat. Le syndicat a aussi dénoncé le “procès malveillant intenté par le harceleur à l’encontre d’une des plaignantes”.
“Le ministère a renvoyé, le 9 février, la même commission ministérielle d’enquête déjà envoyée à la coordination régionale d’Agadir le 12 janvier, sauf que ni la directrice par intérim ni la commission n’ont recouru à un processus clair en vue de rendre justice aux plaignantes et d’éradiquer le problème”, a insisté le syndicat.
Il a également averti l’ancien coordinateur régional par intérim, actuellement coordinateur régional à Guelmim-Oued Noun et “ayant des antécédents de connivence avec le harceleur”, quant aux preuves de cette connivence dont dispose le bureau régional du syndicat.
Le syndicat rattaché à l’UMT a ensuite dénoncé “les menaces implicites d’une commission du ministère de Hayar, visant des employées victimes de violence et harcèlement, en vue de les pousser à la ‘réconciliation’ avec le harceleur”. Des menaces qui constituent une violation de la loi 103.13 relative à la lutte contre les violences faites aux femmes.
La même source indique que cet individu est visé, depuis 2016, par de nombreuses plaintes de violence et menace portées par plusieurs employés.
Les plaignantes ont organisé le 25 février un sit-in devant le siège régional de l’Agence de développement social à Agadir, protestant contre “la procrastination et la connivence de la directrice par intérim”.
La ministre Aawatif Hayar, ancienne présidente de l’Université Hassan II de Casablanca, avait également été pointée du doigt lors des affaires de harcèlement sexuel qui ont bousculé l’enseignement supérieur en fin d’année dernière, pour une dissimulation présumée de plaintes de harcèlement portées par des professeures et étudiantes de l’École supérieure de technologie (EST) de Casablanca contre un professeur.