Burkina Faso : 63 morts dans une explosion sur le site d’une mine d’or artisanale

L’explosion d’un stock de dynamite, le 21 février, sur le site d’une mine d’or artisanale dans le sud-ouest du Burkina Faso, a fait 63 morts, selon un nouveau bilan communiqué mardi à l’AFP par le procureur de Gaoua, chef-lieu de région, qui a en outre annoncé l’arrestation d’un suspect.

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Pour l’instant, la cause exacte de l’explosion n’a pas encore été déterminée. Crédit: AFP

Nous avons 63 personnes décédées et une quarantaine de blessés suite à l’explosion”, a déclaré le procureur Cheick Alpha Compaoré. Une source hospitalière a parlé de 70 blessés. Un précédent bilan de la télévision publique avait fait état lundi soir de 59 morts.

Le procureur de Gaoua a également annoncé l’arrestation d’un suspect dans le cadre de l’enquête ouverte après le drame survenu lundi après-midi sur le site d’orpaillage de Gomgombiro (région Sud-Ouest). “Nous espérons que cette personne pourra nous donner des explications sur les circonstances et les causes de l’explosion”, a-t-il ajouté, en précisant qu’il risquait des poursuites pour “homicide involontaire”.

Une explosion “grave”

Pour l’instant, a déclaré M. Compaoré, “la cause exacte n’a pas encore été déterminée”, mais “l’explosion a eu lieu dans un marché d’orpaillage, où on retrouve des produits dangereux, prohibés ou interdits par la loi, comme le cyanure ou les dynamites”. Selon lui, “c’est une explosion qui est parvenue à déraciner des arbres, terrasser (détruire) des maisons” et “le cratère” qu’elle a provoqué “était d’une profondeur qui témoigne de sa gravité”.

Le gouverneur de la région, Wendinmanegdé Emmanuel Zongo, a pour sa part ordonné dans un communiqué la fermeture du site d’orpaillage “à compter de ce jour 22 février, et ce jusqu’à nouvel ordre”. Il a invité les populations et les artisans miniers à une “franche collaboration avec la justice dans le cadre de l’enquête ouverte” par le tribunal de grande instance de Gaoua.

Malgré l’interdiction de l’orpaillage, qui provoque régulièrement des éboulements meurtriers, les autorités peinent a contrôler l’exploitation sauvage de l’or, exercée par plus d’un million de personnes, selon des chiffres officiels.

Avec environ 70 tonnes par an, la production d’or est devenue en une douzaine d’années le premier produit d’exportation du Burkina Faso, devant le coton. Le secteur officiel offre quelque 15.000 emplois directs et 50.000 emplois indirects. Le secteur artisanal ou orpaillage emploie 1,5 million de personnes et génère une production annuelle supplémentaire d’environ 10 tonnes d’or, selon le ministère des Mines.