La situation est alarmante. Ce sont exactement 719 cas de traite des êtres humains qui ont été enregistrés ces trois dernières années, d’après le rapport annuel de la Commission nationale de lutte et de prévention contre la traite des êtres humains.
Présenté par le directeur des Affaires pénales et des grâces au ministère de la Justice, Hicham Malati, le rapport indique que la majorité des victimes sont des Marocains adultes, et que le pourcentage des victimes mineures, hommes ou femmes, s’élève à 47,41 %.
De même, le nombre de cas enregistrés a connu une hausse notable en passant de 17 cas en 2017 à 80 cas l’année suivante, avant d’atteindre 151 cas en 2019. D’après le document, le nombre de victimes de sexe masculin a atteint 414 aujourd’hui, et les victimes de sexe féminin sont de l’ordre de 305, dont 192 mineures et 213 adultes. Le rapport dénombre 536 Marocains et 183 étrangers.
À noter que l’exploitation sexuelle est la forme la plus courante de la traite des êtres humains, avec 283 cas, suivie de l’exploitation dans la mendicité (56 cas) et le travail forcé (35 cas), outre les autres formes de traite et de trafic des êtres humains.
585 personnes poursuivies
Au cours des trois dernières années, le nombre de personnes poursuivies dans des affaires de traite des êtres humains a enregistré une augmentation remarquable, dépassant les 200 % pour l’année 2018 et 96 % pour l’année 2019.
Ainsi, le nombre de personnes poursuivies dans ces affaires a atteint un total de 585 accusés, adultes et mineurs, dont 84 étrangers et 144 femmes, énumère le rapport.
Lors de la réunion marquée par la participation de représentants d’institutions onusiennes et européennes, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, en sa qualité de président de la Commission nationale de lutte et de prévention contre la traite des êtres humains, a insisté sur la voie législative ainsi que sur les bonnes pratiques et expériences, outils efficaces pour lutter contre ce phénomène.
Rendant compte du bilan d’activités de deux années de travail de la Commission nationale après l’investiture de ses membres en juin 2019, le rapport a mis à jour de nombreuses contraintes qui entravent la bonne application de la loi, en plus des difficultés constatées au niveau de sa mise en œuvre. Ainsi, il a présenté un ensemble de recommandations qui ont été proposées par des acteurs actifs sur le terrain.
(avec MAP)