Abdelmadjid Tebboune ne semble pas vouloir apaiser les tensions avec le Maroc. Intervenant à la télévision le 15 février dans le cadre d’une interview accordée à la presse algérienne, le président algérien s’est fendu de déclarations qui risquent de creuser davantage les divisions entre Rabat et Alger.
“Cela fait longtemps que j’ai cessé de suivre ce que dit l’Algérie, parce que je vois beaucoup de contradictions”
Interrogé sur l’évolution des relations entre les deux pays, le chef d’État a affirmé que “rien n’a changé, mais au contraire, les choses se sont aggravées” depuis la rupture des relations diplomatiques au mois d’août dernier. Selon le président algérien, le Maroc serait même à l’origine d’“atteinte à l’unité nationale” algérienne et tenterait d’“inventer des problèmes entre le président et l’armée” à travers un système de “propagande”, avec le soutien d’Israël.
Côté marocain, aucune réaction pour l’instant aux propos du président algérien. Et il ne devrait vraisemblablement pas y en avoir au vu des déclarations du ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, à l’issue du 35e sommet de l’Union africaine. “Cela fait longtemps que j’ai cessé de suivre ce que dit l’Algérie, parce que je vois beaucoup de contradictions”, avait affirmé le diplomate dans un entretien accordé à France24 le 5 février dernier.
Évoquant le voisin de l’Est, le ministre s’était même permis une boutade en citant une célèbre expression de Talleyrand, ancien chef de la diplomatie de Napoléon Bonaparte : “Tout ce qui est exagéré est insignifiant.”
Au mois de juillet dernier, à l’occasion du discours de la Fête du trône, le roi Mohammed VI avait adressé une main tendue aux dirigeants algériens pour une reprise du dialogue entre les deux pays, déclarant que les Algériens n’auront “jamais à craindre de la malveillance de la part du Maroc”.