Dans une récente étude, près de 50 % des Marocains interrogés se disent favorables à la pénalisation des relations sexuelles hors mariage. En revanche, seuls 27,2 % rejettent l’application de l’article 490 du Code pénal, contre un peu moins de 70 % qui disent n’avoir aucune idée du contenu du controversé article.
C’est l’un des résultats qui ressortent de l’enquête menée par la plateforme Menassat, un centre de recherche porté sur les études sociales établi à Casablanca. Présentés le 15 novembre, les résultats de l’étude intitulée “Libertés individuelles au Maroc : représentations et pratiques” donnent à voir la perception d’un certain nombre de sujets liés aux libertés individuelles.
Cette étude menée sur un échantillon de 1312 personnes, à parité égale et réparties dans toutes les régions du royaume, accorde une large part aux questions des relations sexuelles hors mariage. Il en ressort que près de 76 % des personnes sondées estiment qu’elles se sont “généralisées” au sein de la société marocaine.
La virginité toujours perçue comme un signe de chasteté
En revanche, près des deux tiers des sondés disent rejeter l’affichage de l’homosexualité dans l’espace public, tandis que 30 % déclarent “connaître personnellement” des personnes homosexuelles. Pour les instigateurs de l’enquête, cela montre que “malgré la représentation et l’attitude négative envers la question de l’homosexualité, il existe une relative tolérance comportementale dans les relations sociales quotidiennes”.
L’enquête menée par le centre Menassat montre également que 80 % des personnes interrogées considèrent la virginité comme “un signe de chasteté, de religiosité et de bonne éducation”. De même que pour la perception du port du voile dans l’espace public, où 61,2 % se disent favorables, dont 65 % de femmes. Seuls moins de 4 % des sondés déclarent rejeter son port dans l’espace public.
En grande partie motivé par des raisons religieuses, le port du hijab s’appuie également, pour 38 % des femmes sondées, par des motivations plus “pratiques”, disent les chercheurs, qui évoquent autant des raisons personnelles non évoquées qu’un moyen d’éviter le harcèlement de rue. De façon générale, la moitié des sondés estime que la façon dont les femmes s’habillent ne relève pas d’une question de liberté individuelle.