Enseignement : le point sur la rencontre de Chakib Benmoussa avec les syndicats

Au siège de son ministère, Chakib Benmoussa poursuit son dialogue social avec les syndicats de l’enseignement. Deuxième du genre, la rencontre de ce 16 novembre a permis aux deux parties de se mettre d’accord sur une méthode de travail, sans pour autant rentrer dans le vif des sujets qui fâchent. Voici ce qu’il faut retenir du conciliabule destiné à préparer les acteurs à la réforme très attendue de l’Éducation nationale.

Chakib Benmoussa, ministre de l’Éducation, du Préscolaire et des Sports, en 2021. Crédit: Rachid Tniouni / TelQuel

Chakib Benmoussa ne le sait que trop bien : le chemin vers sa réforme de l’Éducation sera semé de difficultés. Face à un front social agité par les grèves et les appels pressants à répondre  au cahier revendicatif du secteur, le ministre de l’Éducation, du Préscolaire et des Sports déroule sa méthode.

“Une feuille de route commune”

Après une première rencontre à la mi-octobre qui a inauguré le ballet des négociations, Chakib Benmoussa a reçu ce mardi 16 novembre les syndicats considérés par le ministre comme les “plus représentatifs dans le secteur”. Au menu des discussions tenues au siège du ministère à Rabat, l’établissement d’une “feuille de route commune” devant permettre de “réaliser l’objectif d’une renaissance éducative s’articulant autour de la qualité de l’enseignement et d’une gouvernance rationnelle”, selon les déclarations de Chakib Benmoussa relayées par la MAP.

Marche des enseignants contractuels en avril 2021, à Rabat.

Pour mettre en place cette feuille de route, un comité ad hoc a été mis sur pied. Composée de cadres du département et d’un représentant par syndicat, cette structure est chargée de préparer l’ordre du jour des prochains rounds de négociations prévus tout au long de ce dialogue entamé au lendemain de la nomination de Benmoussa au gouvernement.

Cela devrait permettre aux syndicalistes de pousser les dossiers les plus pressants, et au ministère de pouvoir préparer une réponse aux préoccupations de ces derniers.

La méthode d’abord, les dossiers chauds ensuite

Selon la MAP, ce dialogue régulier “va aider à dégager des réponses communes” aux problématiques posées et “contribuer à instaurer un climat de quiétude et sain afin d’atteindre les objectifs des réformes”, insiste Chakib Benmoussa.

Après avoir présidé la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD), cet ancien ambassadeur du Maroc en France a présenté, en mai 2021, les recommandations de ce cercle de réflexions sectorielles mis en place par le roi Mohammed VI.

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Priorité du Nouveau modèle de développement (NMD), l’éducation doit faire l’objet d’une réforme portée par Chakib Benmoussa. La refonte du secteur est un grand chantier puisqu’elle concerne la généralisation et la gratuité d’une éducation de qualité face à la fulgurance des écoles privées. Il s’agit également de rehausser le niveau des élèves dans le primaire, introduire une égalité des chances, mais aussi camper le préscolaire comme levier de développement de l’école de demain au Maroc.

Pour autant, cette feuille de route se heurte aux dysfonctionnements que les syndicalistes ont compilés dans un cahier revendicatif constitué de 25 dossiers déposés sur la table de Chakib Benmoussa. Face à des syndicats de plus en plus impatients, le dialogue se fera sous la forme de plusieurs rencontres entre les deux parties.

Pour autant, les dossiers qui fâchent n’ont pas encore été abordés. Sans doute le seront-ils durant les prochaines audiences, Chakib Benmoussa préférant définir la méthode d’abord pour ne pas faire caler, dès le départ, la machine du dialogue.