Les journalistes Omar Radi et Imad Stitou condamnés à trois mois de prison pour “ivresse publique”

La justice a condamné jeudi le journaliste Omar Radi à trois mois de prison avec sursis pour “ivresse publique”, alors qu’il purge une peine de six ans dans une double affaire d’“espionnage” et de “viol”.

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Imad Stitou et Omar Radi, en 2019. Crédit: Facebook

Un autre journaliste, Imad Stitou, a écopé de la même peine, “sans qu’aucune des parties ne soit auditionnée” par un juge du tribunal de première instance de Casablanca, a précisé à l’AFP Me Miloud Kandil.

Les deux avaient été interpellés puis relâchés en juillet 2020 après une altercation avec deux journalistes de Chouf TV qui les filmaient à la sortie d’un bar de Casablanca. À l’époque, le journaliste et militant Omar Radi se disait “harcelé” par des médias réputés proches des milieux sécuritaires.

Une centaine de journalistes avaient signé une pétition condamnant les “médias de diffamation” qui calomnient des “voix critiques” comme Omar Radi. Les deux journalistes de Chouf TV ont été condamnés à deux mois de prison avec sursis pour “l’enregistrement de vidéos d’une personne sans son consentement”, d’après l’avocat. Il y a plus de deux semaines, Omar Radi, défenseur des droits humains de 35 ans, a été condamné à six ans de prison ferme pour “viol” et “espionnage”.

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Imad Stitou a, quant à lui, écopé d’un an de prison dont six mois ferme dans l’affaire de viol. Il avait d’abord été présenté comme l’unique témoin à décharge avant d’être poursuivi en état de liberté. Omar Radi a toujours affirmé être poursuivi en raison de ses écrits et opinions critiques alors que les autorités marocaines assurent que son procès “n’a rien à voir avec son travail journalistique”.

Il fut arrêté après la publication d’un rapport d’Amnesty International affirmant que son téléphone avait été “piraté” par les autorités marocaines via le logiciel Pegasus de la firme israélienne NSO. Rabat a toujours démenti.

Récemment, le nom de Omar Radi figurait à nouveau sur une liste de journalistes et personnalités potentiellement ciblées par Pegasus, selon une enquête publiée par un consortium de médias internationaux.

Le royaume a catégoriquement réfuté les “allégations mensongères” de l’enquête et enclenché des procédures judiciaires pour “diffamation”.