Il y a plus d’une année, Zakaria Boualem était désespéré par ce virus, et son seul désir était que les plus brillants des cerveaux de cette planète en perdition nous trouvent un vaccin pour nous tirer des ténèbres dans lesquelles nous étions embourbés. Il était prêt, le bougre, à aider ces savants en leur proposant des massages, ses services de cuisinier ou quelques chants ultras pour accélérer leurs travaux. Aujourd’hui, ces héros ont développé une demi-douzaine de vaccins, mais le Boualem est toujours aussi désespéré. Il découvre une formidable population qui refuse de se faire vacciner, invoquant le droit à disposer de son corps, la liberté individuelle, la méfiance envers un produit nouveau, etc. Ils manifestent dans la rue, se multiplient sur les réseaux sociaux, c’est un mouvement puissant. Il fallait bien que ça arrive, les amis. Depuis des années, nous baignons dans une ambiance conspirationniste où les théories les plus farfelues, projetées dans le grand espace numérique, noient la parole des savants. Un illuminé du Texas, affirmant avec certitude que le vaccin contient des puces capables de tracer vos…