Le ministre de l’Intérieur espagnol joue la carte de l’apaisement avec le Maroc, l’opposition se saisit de l’affaire

L’audition du chef du Polisario Brahim Ghali se tient ce 1er juin en Espagne. Les réactions des politiques locaux sur la crise entre Madrid et Rabat se multiplient.

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Le ministre de l'Intérieur espagnol, Fernando Grande-Marlaska. Crédit: DR

Au lendemain de l’échange virulent entre le ministre des Affaires étrangères marocain Nasser Bourita et le chef du gouvernement espagnol Pedro Sánchez, les réactions se multiplient. La crise entre les deux royaumes est scrutée de près ce mardi 1er juin, date de la tenue de l’audition à distance du chef des séparatistes du Polisario Brahim Ghali par la justice ibérique.

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L’opposition craint principalement que la coopération sécuritaire entre les deux pays contre le terrorisme et le trafic de drogue ne soit affectée par cette crise diplomatique.

“Relations fraternelles”

Le ministre de l’Intérieur espagnol, Fernando Grande-Marlaska, a rappelé ce 1er juin à la Radio nationale d’Espagne (RNE) que l’Espagne et le Maroc “sont deux partenaires importants et solidaires, avec des relations fraternelles”.

Il a également relayé les propos de son chef de gouvernement en déclarant que “l’Espagne est le meilleur allié du Maroc dans l’UE”, et appelé les diplomates des deux côtés à faire preuve de calme et de sérénité.

“La coopération contre le terrorisme et la lutte contre le trafic de drogue est menacée”

Pablo Casado, leader du Parti populaire

De son côté, le leader du Parti populaire (PP), Pablo Casado, a accusé l’Exécutif de ne pas avoir prévu la crise, qui risque d’impacter non seulement les relations économiques avec le Maroc, mais aussi les relations sécuritaires. “La coopération contre le terrorisme et la lutte contre le trafic de drogue est menacée”, a déclaré Casado, suite à la réponse de Nasser Bourita à Pedro Sánchez, selon laquelle la position ambiguë de l’Espagne sur la question du Sahara est à l’origine de la crise diplomatique.

Dans une déclaration à l’agence espagnole Europa Press, il a reproché à son gouvernement le manque d’expérience en termes de diplomatie : “La politique étrangère est très complexe. J’ai une expérience de 20 ans dans la politique étrangère. Il y a quelques mois, quand l’ambassadrice du Maroc a demandé à nous voir, nous avons prévenu qu’il était difficile de mettre en colère le Maroc, l’Algérie et le front Polisario en même temps, mais c’était trop tard.”