Nouvel épisode dans la brouille diplomatique entre le Maroc et l’Allemagne. Le Maroc vient de rappeler son ambassadeur à Berlin, Lalla Zohour Alaoui, pour consultations. “La République fédérale d’Allemagne a multiplié les actes hostiles et les actions attentatoires à l’égard des intérêts supérieurs du Royaume du Maroc”, indique le communiqué.

“Attitude négative”

“Ainsi, l’Allemagne s’est démarquée par une attitude négative sur la question du Sahara marocain. Son activisme antagonique, à la suite de la Proclamation présidentielle américaine reconnaissant la souveraineté du Maroc sur son Sahara, est un acte grave qui demeure jusqu’à présent inexpliqué”, poursuit le document.

“De même, les autorités de ce pays agissent avec complicité à l’égard d’un ex-condamné pour des actes terroristes, notamment en lui divulguant des renseignements sensibles communiqués par les services de sécurité marocains à leurs homologues allemands”, indique le ministère des Affaires étrangères.

“À cela s’ajoute un acharnement continu à combattre le rôle régional du Maroc, notamment sur le dossier libyen, en tentant d’écarter, indûment, le royaume de certaines réunions régionales consacrées à ce dossier comme celle tenue à Berlin”, poursuit la même source.

“Pour toutes ces raisons et à cause de cette adversité constante et inacceptable, le Royaume du Maroc a décidé le rappel, pour consultations, de l’Ambassadeur de Sa Majesté le Roi à Berlin”, conclut le communiqué.

Un geste fort

Ce geste fait suite à la suspension, en mars dernier, de “tout contact ou démarche avec l’Ambassade d’Allemagne au Maroc”, pour cause de “malentendus profonds avec la République d’Allemagne” au sujet des “questions fondamentales du royaume”.

Le rappel d’ambassadeur est un geste diplomatique fort. Il s’agit du degré supérieur à la convocation d’un ambassadeur étranger. Le dernier rappel en date remonte à 2017, lorsque le royaume avait rappelé son ambassadeur à La Haye à cause de Said Chaou, “trafiquant notoire” et “mercenaire de l’agitation”.

Ce Maroco-Néerlandais avait été arrêté à la demande de la justice marocaine pour répondre d’accusations de trafic de drogue, mais la justice néerlandaise avait estimé les garanties offertes par le Maroc insuffisantes pour permettre son extradition.