Les États-Unis de Biden ne reviendront pas sur la décision prise par l’administration Trump de reconnaître la marocanité du Sahara. C’est ce que révèle le site Axios Jerusalem citant deux sources proches du dossier. Une annonce qui intervient à la suite d’un entretien entre le secrétaire d’État américain Anthony Blinken et le ministre des Affaires étrangères marocain, Nasser Bourita ayant eu lieu ce 30 avril. Jusque-là, Washington s’était distingué par une certaine discrétion au moment d’évoquer le dossier du Sahara dans des sorties officielles.
En amont de cette confirmation, Nasser Bourita s’était entretenu avec le conseiller présidentiel américain pour le Moyen-Orient, Brett McGurk. Lors de cet échange, le responsable américain avait “donné l’impression qu’il n’y aurait pas de changement dans la politique américaine vis-à-vis du Sahara” indique Axios.
Aucun des communiqués sanctionnant les discussions entre Nasser Bourita et Anthony Blinken n’a annoncé cette confirmation américaine. Le communiqué du Département d’État américain se félicitait d’une relation basée “sur des valeurs et des intérêts communs pour la paix régionale, la sécurité et la prospérité”. Lors de son entretien avec Nasser Bourita, Anthony Blinken a “accueilli positivement” les développements des relations entre le Maroc et Israël. Pour rappel, la reprise des relations entre Rabat et Tel-Aviv a été annoncée dans la foulée de la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara.
Lors de la dernière réunion du Conseil de sécurité, tenue ce 21 avril, la Russie avait dénoncé la décision américaine de reconnaître la marocanité du Sahara. Washington avait alors refusé de s’exprimer sur le sujet. La diplomatie américaine avait proposé au vote une déclaration sur le Sahara dans laquelle il était demandé au Maroc et au Polisario d’avoir une attitude “constructive” sur le terrain avec la Minurso et d’accélérer les démarches pour nommer un nouvel émissaire onusien “afin de relancer dès que possible un processus politique bloqué”. Une proposition finalement rejetée par le Conseil de sécurité.
L’annonce de cette confirmation américaine intervient également dans un contexte où le nom d’une nouvelle proposition pour le poste d’envoyé personnel pour le Sahara est examiné. Le nom du diplomate italo-suédois Staffan de Mistura est ainsi évoqué. Ancien représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour l’Irak, il a servi pendant quatre décennies au sein des Nations Unies et a également occupé le poste de ministre délégué aux Affaires étrangères en Italie.