Les fruits, au début du repas”, dit-elle, découpant avec des gestes précieux des fruits de saison, selon un commentaire classique d’un hadith. Nous sommes en 2010. À l’approche de la cinquantaine, Fatiha Mejjati accueille peu de monde. Quelques années auparavant, elle avait été assaillie par les questions des journalistes.
Elle avait déclaré à un média français que la France risquait de subir des attentats à cause de son alignement sur la politique américaine. Menace directe déjà ? Elle s’en défendait en assurant n’avoir qu’énoncé une évidence. Depuis, elle cultivait la discrétion, le plus souvent dans son appartement aux frontières entre les quartiers Racine et Gauthier, à Casablanca. Le salon est typique de ceux qui suivent la vulgate salafiste: pas de photos de famille au mur et un long tissu traversant le salon et permettant de séparer hommes et femmes si…