Cette année encore, le mois sacré du ramadan rime avec plus de restrictions sanitaires. Les autorités nationales, de peur d’une nouvelle vague, ont choisi la précaution, quitte à ne pas prendre en considération les revendications des patrons de restaurants et de cafés à travers le royaume.
Dans un communiqué de l’Association nationale des cafés et restaurants au Maroc datant du 11 avril, adressé au Chef du gouvernement, les patrons militaient pour que Saâd-Eddine El Othmani revienne sur sa décision d’instaurer un couvre-feu. Une revendication qui s’est soldée par un échec. En effet, le lendemain, le Chef du gouvernement s’est prononcé devant le Parlement pour revenir sur la situation épidémiologique du pays et justifier l’instauration du couvre-feu nocturne. El Othmani a affirmé que tant que l’immunité collective n’était pas atteinte, il y aurait des restrictions sanitaires.
Selon Noureddine El Harrak, président de l’Association nationale des cafés et restaurants au Maroc, cette décision de couvre-feu a été un coup de tonnerre pour le secteur et ses différentes parties prenantes. “Surtout qu’on attendait un allègement des restrictions sanitaires”, regrette-t-il.
Clé sous la porte ou reconversion
Selon lui, le gouvernement a instauré un couvre-feu sans mettre en place de plan pour sauver un secteur complètement à la dérive. “Pour l’instant, rien n’a été fait dans ce sens, malgré des communiqués qui étaient explicitement adressés aux preneurs de décisions”, déplore-t-il. Quand on sait que 25 % des restaurants et cafés ont baissé le rideau pendant cette année de pandémie, “on peut imaginer le nombre de patrons qui fermeront boutique définitivement après le ramadan”, conclut-il.
Pour le président, la situation est si déplorable que certains restaurateurs ont pensé à se reconvertir dans d’autres professions pour pouvoir survivre. “Même si c’est une minorité, c’est un fait indéniable qu’il ne faut pas ignorer”, ajoute-t-il. Ces restaurateurs s’orienteront vraisemblablement vers la vente de gâteaux de ramadan ou de fruits et légumes pour couvrir leurs frais.
Une situation catastrophique pour le secteur qui, malgré les indemnisations de la CNSS à hauteur de 2000 dirhams par salarié, est loin de sortir la tête de l’eau. Pour Noureddine El Harrak, la majorité des parties prenantes du secteur ne sont pas inscrites à la CNSS donc cette aide ne sera d’aucun profit, si ce n’est pour une petite minorité.