Un homme sur trois serait victime de “violences conjugales” selon le HCP

Dans une note publiée ce 12 avril, le Haut-Commissariat au plan revient en chiffres sur les types de violences subies par les hommes dans divers domaines.

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70 % des hommes ont subi au moins un acte de violence dans leur vie, selon l'étude du HCP. Crédit: Yanal Tayyem / Unsplash

Deux ans après la publication de l’enquête nationale sur la violence à l’encontre des filles et des femmes, le Haut-Commissariat au plan (HCP) est revenu dans une note publiée ce 12 avril sur les différents types de violences subies par les hommes dans leurs milieux familiaux, professionnels et scolaires. Le but de cette étude, selon le HCP, est d’apporter “plus d’éclairage au phénomène social de la violence dans son aspect bidimensionnel, et d’élargir son appréhension du côté des victimes et des auteurs dans leur double source féminine et masculine”.

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Selon le HCP, 70 % des hommes ont subi au moins un acte de violence dans leur vie. Durant l’année précédant l’enquête, 42 % des hommes avaient subi au moins un acte de violence, avec une forte proportion parmi les jeunes de 15 à 34 ans (47 % contre 29 % parmi ceux de 60 à 74 ans), parmi les célibataires (46 % contre 40 % parmi les mariés) et parmi ceux ayant un niveau scolaire supérieur (46 % contre 33 % pour ceux sans niveau scolaire).

Un problème de définition ?

Dans les détails, un homme sur trois dit avoir été victime de violences dans le contexte conjugal de la part de l’épouse, ex-épouse, fiancée ou amie intime, tandis que 12 % des hommes parlent de violences dans le cadre familial perpétrées par un membre de la famille autre que la conjointe, et 10 % des hommes s’estiment persécutés dans l’espace public. Ils sont 16 % à être victimes de violence dans le cadre de l’exercice de leurs activités professionnelles et 12 % dans le cadre de leurs études.

Pour 31 % des hommes, leur compagne “insiste pour savoir où ils se trouvent de manière exagérée”

La prévalence de la violence conjugale, établie à 31 % durant les 12 mois précédant l’enquête, varie selon les caractéristiques démographiques et socio-économiques des hommes victimes de violence, précise le HCP. Elle est plus élevée chez les plus jeunes (15 à 24 ans) avec 61 %, contre 24 % parmi les hommes de 60 à 74 ans.

Dans le cadre des relations entre partenaires intimes, la violence se manifeste surtout sous une forme psychologique, précise la note. Ainsi, plus de 30 % des hommes ont déclaré avoir subi une violence psychologique au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête, 26 % sous forme de comportements dominateurs portant atteinte à leur liberté individuelle et 13 % sous forme de violence émotionnelle.

La violence émotionnelle se manifeste essentiellement par “le refus de la partenaire de parler à son conjoint pendant plusieurs jours”

Parmi les comportements dominateurs évoqués par les victimes, 43 % parlent de “manifestations de colère ou de jalousie de la part de la femme lorsque son partenaire parle à une autre femme”. Dans 31 % des cas, leur compagne “insiste pour savoir où ils se trouvent de manière exagérée”. Pour 32 % des hommes interrogés, c’est le fait que les femmes “imposent leur façon de gérer les affaires du ménage” qui dérange.

La violence émotionnelle, ajoute le HCP, se manifeste essentiellement par “le refus de la partenaire de parler à son conjoint pendant plusieurs jours”, selon 75 % des hommes victimes de cette violence, et par l’“humiliation ou rabaissement par la partenaire” pour 30 % des victimes.

Les violences physiques et/ou sexuelles ont été infligées à 2% des hommes (dont 1 % ont été victimes de violence physique). La violence économique de sa part, touche moins de 1 % des hommes dans ce contexte.