Ce livre est un hommage collectif, appuyé et unanime, à un militant de la première heure, un homme de principes qui a choisi la défense des droits de l’homme comme bataille et le journalisme comme métier pour transmettre son message. En se positionnant ainsi, il a aussi été une école pour nombre de ses confrères qui ont reconnu en lui qui un ami, qui un frère, qui un mentor… Il s’agit de Mustapha Iznasni, qui a vécu les années de plomb, mais qui a aussi eu la chance de défendre, plus tard, les bases d’un Etat de droit au sein d’instances dédiées à la défense des droits de l’homme.
Cet homme aujourd’hui disparu a été de tous les combats : de l’Organisation marocaine des droits de l’homme au Conseil constitutionnel des droits de l’homme, en passant par l’Instance Equité et Réconciliation dont il a porté l’expérience de justice transitionnelle aux quatre coins du globe, et assuré le suivi des réparations individuelles accordées par l’Etat aux victimes des exactions des années de plomb.
«Mustapha Iznasni: la sagesse et la bienveillance»
90 DH
Ou
Parmi ceux qui l’ont côtoyé, des personnalités qui ont été ou sont encore aux commandes, comme Omar Azziman, des journalistes aguerris, comme Narjis Rherhaye ou encore Najib Refaif, des militants des droits de l’homme comme lui, tels Mahjoub El Haïba ou Ahmed Herzenni, ou encore Driss El Yazami…
Tous reconnaissent en lui un homme de grande culture, un polyglotte assumé, au point d’apprendre l’hébreu lui-même (il a vécu douze ans à Al Qods), qui défend le judaïsme marocain, convaincu de sa légitimité grâce à son amitié avec Simon Lévy, qu’il a côtoyé au sein du Parti communiste marocain.
Lettre à M. Parkinson
Du journaliste Jamal Barraoui, on retiendra “qu’il n’était pas un politicien, ne recherchait ni honneurs ni nominations, ne s’est jamais présenté à la moindre élection”. Quant à Omar Azziman, il garde de lui l’image d’“un homme aux engagements sincères, portés avec élégance”…
Tous les témoignages figurant dans ce livre sont unanimes sur les qualités de l’homme, et les témoins qui ont participé à ce livre l’ont dit avec des mots qui touchent le fond de l’âme humaine dans ce qu’elle a de plus noble. Que ce soit en arabe, comme les textes de Khalid Naciri, Nabil Benabdallah ou Salah El Ouadie, ou en français, le message passe de belle manière.
Des documents d’archives enrichissent l’œuvre et en font un outil à consulter et à transmettre à ceux qui cherchent à connaître le passé de notre pays, et le passé de ceux qui ont travaillé, surtout dans l’ombre, de façon anonyme et sans rien attendre en retour.
En plus de toutes ces facettes de Mustapha Iznasni, nous relevons aussi une certaine inclination pour l’humour noir, comme cette lettre qu’il adresse à M. Parkinson, très touchante : “Je suis tombé malade de vous (…) Votre nom et le mien sont désormais unis ad vitam”, dit-il à son interlocuteur imaginaire mais qui existe bien. Le militant qu’il a été a lutté contre la maladie avec courage. Son combat ultime.
La mort de son épouse laissera aussi chez lui des marques indélébiles. Et quel beau message il lui transmet là-haut: “Tous les maux de la terre, mais pas ton absence.” On reconnaît à ces mots la belle plume qu’il a été.
«Mustapha Iznasni: la sagesse et la bienveillance»
90 DH
Ou
Titre : Mustapha Iznasni, La sagesse et la bienveillance
Auteur : Ouvrage collectif
Genre : Hommage
Editeur : La Croisée des chemins (2020)
Prix : 90 DH