A l’issue de cette réunion, le conseil de Bank Al-Maghrib a décidé de maintenir le taux directeur inchangé à 1,5 %, jugeant “accommodante” la politique monétaire adoptée jusque-là pour soutenir le financement de l’économie nationale.
Rebond de la croissance en 2022
Selon la Banque centrale, la reprise de l’activité économique nationale devrait se poursuivre, soutenue notamment par “le plan de relance de 120 milliards de dirhams, un certain regain de confiance au regard de l’avancement de la campagne de vaccination et des conditions climatiques favorables qui caractérisent l’actuelle saison agricole”.
D’après les projections de Bank Al-Maghrib, la valeur ajoutée des activités non agricoles devrait progresser en 2021 de 3,5 % et, tenant compte d’une production céréalière estimée autour de 95 millions de quintaux, celle du secteur agricole rebondirait de 17,6 %, portant ainsi la croissance de l’économie nationale à 5,3 %.
Déficit budgétaire
Sur l’ensemble de l’année, le déficit budgétaire hors privatisation se situerait, selon les projections de Bank Al-Maghrib, à 7,2 % du PIB. À moyen terme, tenant compte notamment des données de la loi de Finances de 2021 et des perspectives de croissance économique, le déficit hors privatisation reculerait à 6,7 % du PIB en 2022.
Cependant, le taux d’endettement du Trésor continuerait d’augmenter, passant de 77,4 % du PIB en 2020, à 79 % en 2021 puis à 81,3 % en 2022.
Inflation
Le Conseil a par ailleurs noté que sous l’effet des pressions désinflationnistes émanant de la demande, l’inflation est restée faible en 2020. Avec la reprise de l’activité et l’augmentation des cours internationaux du pétrole et de certains produits alimentaires, elle devrait s’inscrire en hausse tout en demeurant à un niveau modéré, passant de 0,7 % en 2020 à 0,9 % en 2021, puis à 1,2 % en 2022.
Conditions monétaires
Pour Bank Al-Maghrib, les conditions monétaires ont été marquées en 2020 par un recul des taux débiteurs de 49 points de base en moyenne, résultat des réductions du taux directeur opérées en mars et juin de la même année ainsi que d’une montée sensible du coût du risque.
Pour ce qui est du crédit au secteur non financier, et en dépit de la forte contraction de l’activité économique et de l’augmentation des créances en souffrance, il est ressorti en hausse de 3,9 %, favorisé par les mesures de soutien et de relance mises en place. Son rythme devrait avoisiner 3,6 % sur l’horizon de prévision.
Quant au taux de change effectif réel, il s’est apprécié de 0,8 % en 2020, mais devrait se déprécier du même taux en 2021 et de 0,6 % en 2022, conséquence d’un niveau d’inflation domestique inférieur à celui des pays partenaires et concurrents commerciaux.