Hip-Hop Academy, une nouvelle structure pour la promotion du rap dans l’Oriental

Hip-Hop Academy, une nouvelle structure dédiée à la valorisation de jeunes artistes de l’Oriental, voit le jour. Elle ambitionne de former et accompagner une vingtaine de bénéficiaires de la région pour mettre sur pied leur projet et envisager de vivre de leur art.

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Le rappeur Lferda au Tremplin du festival L'Boulevard. Crédit: DR

Achbal du Maroc, association basée à Oujda, brave la morosité et les incertitudes de l’année 2020 pour lancer un ambitieux projet, celui d’une académie dédiée aux métiers du hip-hop dans l’Oriental. Cette nouvelle structure entend accompagner une vingtaine de jeunes rappeurs et rappeuses porteurs de projets, afin de structurer et promouvoir la culture rap.

Nous travaillons depuis 2013 sur différents projets culturels. Et de par la dynamique nationale autour de la culture hip-hop, nous avons pris conscience que, dans la région de l’Oriental, nous avons beaucoup de talents, mais pas de structures pour accompagner ces jeunes artistes, nous explique Mohamed Boughoufala, directeur artistique de la Hip-Hop Academy.

“Dans la région, nous avons beaucoup de talents, mais pas de structures pour accompagner ces jeunes artistes”

Mohamed Boughoufala, DA de la Hip-Hop Academy

On voudrait donc que ces personnes puissent être formées par des professionnels de la musique rap, mais aussi par des théoriciens, afin de leur donner la possibilité d’être armées pour envisager des carrières liées à la culture hip-hop, ajoute notre interlocuteur.

La possibilité d’en vivre

Après avoir étudié une soixantaine de dossiers de candidature, l’association Achbal Maroc (soutenue par la fondation suisse Drosos) a sélectionné vingt profils, dont trois jeunes rappeuses, venus de Nador, Ahfir, Jerada, Berkane et Oujda, pour prendre part à ce programme qui s’étalera sur deux ans.

Le programme se déroulera en trois phases. “D’abord une formation technique à la production musicale, puis une autre autour de la communication et des médias, et une dernière autour de l’entrepreneuriat dans les industries culturelles”, détaille Mohamed Boughoufala.

L’association est d’ailleurs en discussion avec différents potentiels intervenants comme les rappeurs Mobydick, Weld Chaâb ou Ouenza, le groupe syro-palestinien Refugees of Rap, mais également avec la structure française Hip-Hop Society, ou encore le professeur d’histoire Mustapha Akalay. La formation comprend également un soutien en langues étrangères.

Viendra ensuite l’étape visant à mettre sur pied les projets portés par les bénéficiaires. Enfin, la dernière phase comprendra la diffusion et l’accompagnement des artistes dans la promotion des projets développés, l’idée étant de préparer ces jeunes à envisager la possibilité de vivre de leur art.

Un riad dans l’ancienne médina d’Oujda a été réaménagé pour accueillir la Hip-Hop academy. Et si des bénéficiaires se sont déjà réunis en ligne durant le confinement, ils commenceront la formation dans les semaines qui viennent.