Pour abandonner mes rêves / il faudrait d’abord que je trouve / la personne / ou le peuple / à qui les confier / en toute assurance”, médite le poète face au miroir, plein de doutes et scrutant sa fragilité accrue. Presque riens tient de l’aveu. Avec pudeur, Abdellatif Laâbi mesure “l’échelle de la faiblesse”, faite de douleur, d’insomnie et des sournoises avancées de “la bête” dans son corps, de “la houle muette” qui l’entraîne vers “l’autre rive / là où la nuit / n’engendre plus le jour”.
Éloge de l’optimisme
Dans son précédent recueil, L’Espoir à l’arrachée (Le Castor Astral, 2018), il se livrait à l’inventaire des possibles non avenus. Presque riens, dédié à Jocelyne, son épouse, “pour le reste du chemin et… au-delà”, s’inscrit dans cette veine de bilan. On y retrouve le ton léger, déjouant l’angoisse par l’humour. Le poète y juxtapose le noble et le trivial, le familier et la grandeur, ces hiatus étant la marque du temps d’aujourd’hui,…