C’est un café de Casablanca ni bourgeois ni tout à fait populaire, un café où l’expresso coûte dans les dix dirhams. A l’intérieur, des serveurs masqués font la ronde autour des tables. Quelques clients bravant le Covid sirotent leur noss-noss, un gel désinfectant à portée de main. Rien qui sorte de l’ordinaire. L’observateur averti constatera néanmoins qu’une dame voilée, la cinquantaine, en djellaba bien repassée mais, à y regarder de plus près, élimée aux manches, aux bordures usées, se dirige, tatillonne, vers le comptoir, et d’un timide mouvement de l’index…