Le Maroc a perdu en Abderrahmane Youssoufi un grand homme d’Etat, d’une étoffe depuis longtemps disparue. Le présent n’enfante plus guère les grandes figures politiques d’antan. Le sens de l’engagement, du militantisme sincère, du combat au nom de l’intérêt général s’est effiloché, laissant place à une recherche effrénée de prébendes, de portefeuilles ministériels et de rentes de situation. Youssoufi, dont la longue vie a balisé l’essentiel du 20e siècle, est un homme de plusieurs époques. Il est frappant de noter avec quelle constance celui-ci a abordé une histoire changeante, versatile,…