Depuis le 25 janvier dernier, le ministère de la Santé a demandé aux aéroports du pays de renforcer les contrôles sanitaires pour éviter la propagation du nouveau coronavirus, le 2019-nCoV. Un dispositif spécial est donc prévu pour encadrer les vols en provenance de Chine, comme ce 28 janvier au soir, où un avion de la nouvelle ligne Pékin-Casablanca de la Royal Air Maroc, inaugurée le 16 janvier dernier, atterrira dans la capitale économique marocaine.
Plus de moyens de prévention
Un dispositif exceptionnel sera mis en place pour assurer la sécurité des passagers. Contacté par TelQuel, le médecin-chef de l’aéroport casablancais, Dr Mohamed Moussif nous explique que “le dispositif est déployé par le ministère de la Santé en association avec tous les partenaires impliqués, y compris l’ONDA, la gendarmerie royale, le ministère de l’Intérieur, la douane et la police, ainsi que les compagnies aériennes”.
Et de détailler : “Il y a un renforcement de notre système de veille quand un événement est déclaré à l’échelle internationale. Nous renforçons alors nos ressources humaines sur le terrain, a savoir 34 médecins et une vingtaine d’infirmiers. Il en est de même pour nos équipements (matériel de protection individuel, matériel de détection, etc.)”
Processus en étapes
Pour éviter l’éventuelle propagation du virus, le système mis en place se décompose en plusieurs étapes. “Les mesures commencent avant l’arrivée du vol à l’aéroport, indique le docteur Mohamed Moussif. Le personnel de vol sait comment reconnaître des passagers potentiellement souffrants. Si tel est le cas, ils doivent nous alerter avant l’atterrissage et fournir la déclaration générale d’aéronef, un document légal qui doit être cacheté et signé par le commandant de bord.”
Toujours selon la même source, “l’autorité sanitaire récupère par la suite ce document et autorise le débarquement des passagers. Puis tous les passagers sans exception sont assujettis à un contrôle thermique via thermomètre et caméra thermique. Pour les gens qui manifestent des fragilités, nous avons deux salles d’isolement et quatre ambulances. Si jamais un cas d’infection est détecté, nous procédons à la désinfection complète de l’aéronef”.
Salles d’isolement
Une personne potentiellement infectée lors de ce vol Pékin-Casablanca sera dès lors prise en charge par les autorités compétentes. Le médecin-chef de l’aéroport casablancais précise qu’il y a “un hôpital spécifique désigné par le ministère de la Santé pour assurer le suivi de ces personnes suspectes. Il s’agit d’un service de l’hôpital Moulay Youssef qui dispose de salles d’isolement pour les maladies hautement contagieuses. Un prélèvement sera donc effectué en laboratoire”.
Pour rappel, deux laboratoires à l’échelle nationale sont aptes à mener les tests permettant de dépister une personne atteinte par le virus 2019-nCoV. Il s’agit de l’Institut national d’hygiène (INH) de Rabat, qui assure la couverture des trois régions du nord du pays. Le second est l’Institut Pasteur, qui assure la gestion des autres régions.