Antonio Guterres appelle à donner vie au Pacte de Marrakech

Le secrétaire général des Nations unies a appelé, le 18 décembre, les dirigeants du monde à “donner vie” au Pacte de Marrakech, adopté l’année dernière au Maroc.

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Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, le 10 décembre 2018 à Marrakech. Crédit: Fethi Belaid / AFP

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a appelé, mercredi 18 décembre, les dirigeants mondiaux à “donner vie” au pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières. Il s’agit du Pacte de Marrakech, adopté l’année dernière au Maroc et ratifié par l’Assemblée générale de l’ONU.

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Dans un message diffusé à l’occasion de la Journée internationale des migrants, le 18 décembre, il a affirmé que “tous les migrants ont droit à une égale protection de tous leurs droits fondamentaux”. Ces principes, a-t-il rappelé, sont consacrés dans le Pacte de Marrakech. “En cette journée internationale, j’exhorte les dirigeants et les populations du monde entier à donner vie au pacte mondial, de sorte que les migrations soient bénéfiques à tous”, a plaidé le chef de l’ONU.

 

 

Adopté par proclamation orale à Marrakech le 10 décembre 2018, le document fixe 10 “ambitions communes”, 23 “objectifs” et près de 200 mesures évoquées sur plus d’une quarantaine de pages du “Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières”. Des principes nécessaires afin que “tous les migrants [aient] droit à une égale protection de tous leurs droits fondamentaux”, ajoute Antonio Guterres depuis Genève, dans son récent message.

71 millions de déplacés en 2018, dont 26 millions de réfugiés

C’est que ces 17 et 18 décembre, se tenait en Suisse le premier Forum mondial sur les réfugiés, événement onusien dont l’objectif avoué est de joindre la parole aux actes. D’aucuns parlent de la plus importante réunion organisée sur la thématique, à un moment où le monde n’a jamais autant compté de déplacés. En 2018, on estimait à 71 millions le nombre de déplacés, dont 26 millions considérés comme réfugiés.

Au total, plus de 770 “promesses” dans plusieurs domaines ont été émises durant ce forum, qui a été l’occasion pour le secrétaire général de l’ONU d’appeler la communauté internationale à “assumer collectivement” le poids du flux de réfugiés. Sept milliards de dollars ont été promis, d’après le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), dont 4,7 milliards pour la seule Banque mondiale. Cette agence des Nations unies pour les réfugiés a également prévu de procéder, en 2020, à l’enregistrement biométrique de 10 millions de migrants.

Si plusieurs chefs d’Etat étaient présents, le Maroc était lui représenté par Nezha El Ouafi, ministre déléguée chargée des Marocains résidant à l’étranger (MRE). Dans une intervention sur Al Aoula, elle a annoncé que les autorités marocaines allaient s’engager à apporter 300 000 dollars dans la mise en œuvre du Pacte de Marrakech.

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Un document qui, comme le forum de Genève, cristallise les difficultés des politiques globales à manœuvrer sur la question. “Le soutien public pour l’asile a faibli ces dernières années, a affirmé mercredi 18 décembre au soir le Haut-commissaire aux réfugiés, Filippo Grandi. Et d’ajouter : Mais les situations des réfugiés ne deviennent des crises que quand on les laisse le devenir.”

La Conférence intergouvernementale pour adopter le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, les 10 et 11 décembre 2018 à Marrakech, avait fait l’objet d’un déchaînement tant politique qu’auprès de l’opinion publique sur tout au long des mois qui le précédèrent. Plusieurs pays s’étaient retirés dès les premiers pourparlers et une quinzaine avaient ouvertement manifesté leur désaccord avec le document.

(avec MAP)

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