Sécheresses, canicules, incendies… D’ici à 2050 le Maroc va subir de plein fouet les conséquences du réchauffement climatique. D’après l’analyse de scientifiques de l’université ETH Zurich publiée le 10 juillet, le climat de Fès ressemblera à celui de Mossoul aujourd’hui. La température maximale du mois le plus chaud, environ 36°C en août, devrait augmenter de 7,4°C, pour atteindre 43,4 °C. Une situation qui sera le résultat d’une augmentation annuelle de température de 2,7°.
Les climats de Tunis et Madrid seront semblables à celui de Fès, à l’heure actuelle, avec + 4 °C en août à Tunis et + 6,4 °C le même mois à Madrid. À Rabat, on pourrait se croire à Tripoli, avec une température atteignant les 27 °C en août, soit une augmentation de 3,1 °C résultant d’un changement de température annuel moyen de 2,3 °C.
Le climat de Marrakech ressemblera davantage à celui de l’Est marocain aujourd’hui. La température maximale du mois d’août devrait augmenter de 7 °C, pour atteindre 44°C pour une variation annuelle moyenne de la température de 2,9°C. Laâyoune aura des airs d’Alexandrie, avec des étés à 33°C.
Partout dans le monde, les villes tempérées ou froides ressembleront à des villes situées à plus de 1.000 km de l’équateur. Celles qui se trouvent proches de l’équateur ne subiront pas de réchauffement majeur. En revanche, les inondations deviendront de plus en plus extrêmes, parallèlement aux sécheresses plus fréquentes et plus graves. Les mois les plus secs le seront à 14% en plus, tandis que les mois les plus humides seront à 5% plus humides. Parmi les découvertes les plus préoccupantes, les habitants d’environ un cinquième des villes du monde — y compris Laayoune — connaîtront des conditions de vie sans précédent, et feront donc face à de nouveaux défis jamais rencontrés auparavant.
Jusqu’à présent, les travaux sur la crise climatique ont principalement porté sur l’atténuation, c’est-à-dire à réduire les émissions de gaz à effet de serre. La question de l’adaptation, qui consiste à augmenter la résilience et réduire la vulnérabilité des milieux, organisations et individus face aux effets connus (ou anticipés) de l’évolution du climat est encore très peu investie.
elon les estimations, le coût des catastrophes liées au climat à travers le monde s’élèverait à 520 milliards de dollars par an, tandis que le coût supplémentaire de la mise en place d’infrastructures résistantes aux effets du réchauffement climatique ne serait que d’environ 3 %, soit 2,7 milliards de dollars au total au cours des 20 prochaines années. Mieux vaut prévenir que guérir.