Diffusée par satellite depuis la Jordanie puis Dubai et sur Internet depuis sa création en 2017, Chada TV a obtenu le 2 juillet le graal audiovisuel : la licence aux chaînes privées octroyée par la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA). L’octroi de licences d’exploitation de télévisions privées est un processus complexe — justifié par l’étroitesse du marché publicitaire par la HACA —, si bien que de nombreux diffuseurs contournent les contraintes imposées par le régulateur audiovisuel en s’implantant à l’étranger.
La présidente de la HACA, Latifa Akharbach, a rappelé lors de la signature du cahier des charges relatif à cette autorisation que cette nouvelle licence a été octroyée au terme du processus en vigueur d’instruction des différents volets du dossier (juridique, éditorial, économique, financier et technique) effectué par les services de la direction générale, et après examen et audition du porteur de projet par le CSCA.
“Nous avons fait la demande il y a huit mois. Diffuser depuis Dubaï était techniquement très compliqué, et les deadlines étaient difficiles à respecter. Aujourd’hui, nous pouvons enfin faire des émissions en direct, obtenir facilement des autorisations de tournage et être crédibles vis-à-vis du public et des annonceurs”, nous explique Rachid Hayeg, PDG de Chada TV et de Chada FM.
Chada TV espère une augmentation de 30 à 35% de son chiffre d’affaires. La chaîne entend par ailleurs renforcer son équipe – déjà forte de 35 employés – de 20 à 25 %. Les programmes vont eux aussi s’étoffer. La grille intégrera ainsi des émissions grand format, des shows interactifs et des émissions quotidiennes, comme sur Chada FM.
Véritable MTV à la marocaine, Chada TV devra désormais s’inscrire dans le cadre normatif marocain et le contexte de la régulation médiatique nationale, et apparaitra sur les rapports d’audience de la télévision de Marocmétrie, aux côtés d’ Al Aoula, Al Maghribia, 2M et des autres chaînes SNRT (Al Aoula Internationale, Arryadia, Tamazight et Assadissa). Et c’est là que la licence devient réellement intéressante pour démarcher les annonceurs.
“C’est très bien, lâche un concurrent, Rachid Niny, à la tête de Télé Maroc, en apprenant la nouvelle au téléphone. En matière de visibilité par rapport aux annonceurs, être cité par Marocmétrie est un gros plus. J’espère que d’autres chaînes vont être inspirées par Chada TV pour enrichir le paysage médiatique marocain et alimenter la concurrence, et donc les annonceurs”. Il nous affirme ne pas avoir déposé de dossier pour Télé Maroc, dont la diffusion est assurée, via satellite, depuis l’Espagne. “Mais j’y pense. Et je le ferai, car j’ai l’intention de lancer d’autres chaînes au Maroc”, confie-t-il.