Au terme d’un marathon parlementaire de 19 heures, l’Assemblée nationale du Québec a adopté, le 16 juin, un projet de loi controversé sur l’immigration, qui va notamment entraîner l’annulation de 18.000 dossiers de candidatures en attente de traitement.
Les députés de l’Assemblée nationale de cette province francophone du Canada ont adopté le projet de loi 9 sur l’immigration, un peu après 4H00 dimanche matin. Soumis par le ministre québécois de l’Immigration Simon Jolin-Barrette, le texte a été voté à 62 voix contre 42, à l’issue de la séance exceptionnelle convoquée par la Coalition Avenir Québec (centre-droite) au pouvoir.
Par cette réforme, l’exécutif espère mettre en adéquation les compétences professionnelles des arrivants avec les besoins du marché du travail québécois. Les candidats qui ont soumis leur dossier sous le système précédent devront déposer de nouvelles demandes dans le respect des critères prévus par la nouvelle loi. Les pouvoirs publics s’engagent à réduire les délais de traitement pour les travailleurs qualifiés de 36 à 6 mois, indique la MAP.
Selon l’agence de presse canadienne PC, l’opposition péquiste (Parti québécois-PQ) et Québec solidaire ont exprimé leur volonté de voir les dossiers des 3.700 candidats à l’immigration déjà installés au Québec être traités en priorité, en vertu des nouvelles règles.
L’immigration n’emballe plus les Québécois
Les habitants du Québec, province connue pour être une terre d’immigration, montrent depuis quelques années plus de méfiance à l’égard de l’accueil des étrangers. Un récent sondage de l’institut Forum Research révèle que 61% des Québécois se disent en désaccord avec l’augmentation des seuils d’immigration. Et ce en dépit de la pénurie de main-d’oeuvre qui sévit actuellement dans la région. Pénurie qui inquiète les deux tiers des sondés. “On voit que l’immigration sans condition n’est pas une bonne solution pour les Québécois”, analyse l’universitaire Luc Dumont pour le site d’information LaPresse.ca.
Outre le dossier migratoire, le gouvernement du Québec compte aussi faire adopter un projet tout aussi controversé sur la laïcité. Ce texte de loi prévoit l’interdiction du port des signes religieux aux personnes en position d’autorité, notamment les policiers, les juges, les procureurs et gardiens de prison, mais également les enseignants.