Ses apparitions publiques se comptent au compte-goutte depuis son retrait de la vie politique en 2011. L’ancien patron du FMI et homme politique français, Dominique Strauss-Kahn, devrait prendre part à la cinquième édition du Congrès africain de la profession de comptable (ACOA), selon la réclame de l’évènement diffusée dans la presse le 4 juin. Ce rendez-vous, qui se tiendra dans la ville ocre du 19 au 21 juin, propose de réfléchir à l’échelle continentale sur les questions et mutations du secteur, avec la thématique de la performance du secteur public qui sera mise en avant pour cette édition.
L’ancien cador du Parti socialiste français devrait y tenir l’un des discours les plus attendus de l’évènement. Il prendra ainsi part à la quatrième session plénière, prévue le jeudi 20 juin sur la thématique des “Des institutions fortes pour des politiques publiques et une gestion de la valeur publique réussies en Afrique”.
Discrétion
Marié à la Marocaine Myriam L’Aouffir, et désormais résident au Maroc, Dominique Strauss-Kahn – plus connu sous le diminutif de DSK – a troqué les apparitions publiques et la vie politique pour se consacrer aux activités de Parnasse International, sa PME basée à Casablanca. Il en est le gérant depuis le 27 mai 2013. La structure a réalisé en 2017 un chiffre d’affaires estimé à 62,863 millions de dirhams. Seul aux manettes, avec l’appui de certains consultants en freelance, le septuagénaire s’active dans le développement de plusieurs économies africaines.
En Tunisie notamment, il a été nommé en mai 2016 conseiller économique pour le gouvernement Chahed. Il y pilote la promotion du plan Tunisie 2020. Strauss-Kahn contribue notamment à l’organisation de rencontres pour attirer les investisseurs étrangers. Il est également présent au Togo, en raison de sa proximité avec le président Faure Gnassingé où il a contribué à faire remonter les chiffres cachés de la dette publique et obtenu un prêt du FMI en mai 2017 en faveur de Lomé. Le FMI, une institution dont il avait été contraint de démissionner suite à une affaire à résonance planétaire.
En avril 2011, alors directeur du FMI, Dominique Strauss-Kahn (DSK) est accusé d’agression sexuelle, de tentative de viol et de séquestration sur Nafissatou Diallo, une femme de chambre de l’hôtel Sofitel à Manhattan. Il se disait également que ce cadre du parti socialiste français, qui a passé une partie de son enfance à Agadir, briguait l’Élysée en vue des élections présidentielles de 2012.
Des apparitions rares, mais remarquées
Si les apparitions publiques se sont faites maigres depuis, DSK avait fait une apparition remarquée lors d’un précédent sommet qui avait eu lieu au Maroc. À l’automne 2017, lors de la World Policy Conference, il avait déclaré que son ancien parti politique, le Parti socialiste “n’avait pas d’avenir”. L’ancien ministre de l’Économie français avait également parlé d’Emmanuel Macron, élu président quelques mois plus tôt. Un président qui n’est “ni gauche ni droite. Je voudrais qu’il soit et de gauche, et de droite”, avait-il déclaré.
Pour l’ACOA, DSK sera accompagné lors de la session plénière du ministre kenyan de la Justice, David Kenani Maraga, du secrétaire général du gouvernement du Lesotho, Moahloli Mphaka, du wali Khalid Safir et du patron de la Direction des entreprises publiques et de la privatisation (DEPF) Abderrahmane Semmar.
De nombreuses autres personnalités sont attendues lors de la première édition marocaine de l’évènement dont des chefs d’Etat, des économistes et des professionnels de la finance entre autres décideurs. Côté marocain, le chef du gouvernement Saâd Eddine El Othmani, la présidente du Conseil national des droits de l’homme Amina Bouayach, le ministre de l’Economie et des Finances Mohammed Benchaâboun, ou encore le Trésorier général du Royaume Nourredine Bensouda sont attendus.