Vers une adoption prochaine de la loi-cadre sur l’enseignement ? Alors que le texte n’a officiellement toujours pas fait l’objet d’un consensus au sein de la majorité gouvernementale, le ministre de l’Éducation se montre optimiste quant à son adoption dans les prochains jours par la Chambre des représentants.
“On regrette que la session extraordinaire se soit conclue sans le vote de cette loi”, nous déclare Saaid Amzazi qui tient également à souligner que le texte “a une importance particulière” pour le président de la Chambre des représentants, Habib El Malki. Reconduit le 12 avril au perchoir de la première chambre, ce dernier s’est engagé “à programmer le vote de ce projet de loi dès le début de cette semaine”, précise le ministre de l’Éducation.
Mais avant le vote, “les députés du PJD doivent faire un effort pour parvenir à un consensus en interne”, nous confie le ministre de l’Éducation, pour qui le seul obstacle entravant l’adoption de ce projet de loi est la divergence de vues affichées au sein du parti de la lampe. “Le PJD a donné son accord sur le vote de ce projet de loi à deux reprises avant de changer d’avis”, regrette le ministre qui souligne que le parti dirigé par Saad Eddine El Othmani “a lui-même décidé de la formulation que l’on devrait adopter pour ce texte”.
“Dépasser les clivages politiques”
Ceci dit, un consensus a été réalisé entre les autres groupes parlementaires, même celui de l’Istiqlal qui faisait front commun avec les députés du parti islamiste contre l’enseignement des matières scientifiques en langues étrangères. “L’Istiqlal avait adopté la même position que le PJD lors des discussions détaillées pendant les travaux de la commission”, rappelle Saaïd Amzazi. Mais “une fois qu’on s’est mis d’accord sur la nécessité de dépasser les clivages politiques pour établir un consensus sur ce texte, le parti s’est rangé du côté du consensus”, poursuit-il.
En l’absence de consensus, les députés du PJD “avaient proposé de voter toute la loi en émettant des réserves sur les articles 2 et 31”, nous confie Saaïd Amzazi. Une proposition rejetée par les autres partis de la majorité. Rappelons que l’article 2 du projet de loi-cadre définit la notion d’alternance linguistique, alors que l’article 31, principale source de divergences, prévoit l’enseignement des matières scientifiques et techniques en langues étrangères.
Au vu de ce blocage, le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, doit “pousser les députés de son parti à adopter la même position des autres groupes parlementaires”, espère le ministre de l’Education.