L’année compliquée par laquelle est passé le secteur des hydrocarbures se reflète dans les résultats de Total Maroc. Le seul distributeur de carburant coté à la Bourse de Casablanca a rendu publics aujourd’hui ses résultats pour l’année 2018. La filiale du groupe français a vu son résultat net consolidé fondre de 24%, pour passer de 1,03 milliard de dirhams à 782 millions de dirhams.
Total Maroc explique dans son communiqué que la chute du résultat est due à une baisse des marges. Selon le document, trois éléments expliquent cet effritement des marges : “La forte hausse des cours du pétrole au cours des dix premiers mois de l’année, non entièrement répercutée sur les prix de vente”, “un effet de stocks négatif au 31 décembre 2018, consécutif à la chute des prix enregistrée fin 2018”, ainsi que “la poursuite de l’effort d’investissement en infrastructures pétrolières et logistiques notamment dans les capacités de stockage, le transport, conduisant à une hausse des frais variables”.
Il faut dire que, profitant de libéralisation du secteur à l’instar des autres opérateurs, Total Maroc avait augmenté entre 2015 et 2016 sa marge brute sur vente en l’état de 231%. Celle-ci est passée de 393 millions de dirhams à 1,3 milliard de dirhams.
Sous la menace d’un plafonnement, les distributeurs avaient réduit leurs marges pour “revenir à celles de 1997,” nous déclarait en octobre dernier le président du GPM, Adil Ziyadi, contredit par le ministre des Affaires générales Lahcen Daoudi. Concernant les capacités de stockage, depuis la libéralisation du secteur en 2015, les pétroliers ont engagé 2 milliards d’investissements principalement dans des capacités de stockage. Par ailleurs, depuis 2017, ils ont promis d’investir 10 milliards sur 5 ans dans ces infrastructures.
Cependant, le chiffre d’affaires consolidé de Total Maroc a progressé de 26% en passant de 10 milliards de dirhams en 2017 à 12,48 milliards de dirhams une année plus tard. La performance s’explique, selon le communiqué, par le renforcement du réseau avec “12 nouvelles ouvertures effectuées en 2018”, “la progression des ventes de Lubrifiants en hausse de +4%”, ainsi que l’activité Aviation qui a connu “une augmentation des ventes de +44%”.
Troisième acteur de la distribution de produits et services pétroliers dans le pays, l’entreprise ne semble pas avoir profité de la campagne de boycott qui a ciblé son concurrent principal Afriquia. La part de marché de Total Maroc n’a évolué que de 1%, passant de 14% en 2017 à 15% en 2018.