Les relations entre nous étaient cristallines. Abdelilah Benkirane connaissait les positions de TelQuel, en désaccord net avec l’islamisme. Il les relevait avec humour à chacun de nos entretiens. “Vous les modernistes”, et “Nous les conservateurs”, forçait-il le trait pour détendre tout le monde. Sans partager les vues de cet homme politique, il nous était possible de cohabiter avec lui dans ce petit espace de dialogue et de respect mutuel. Lors de notre dernier entretien, fin janvier, il était au cœur d’une polémique concernant sa retraite. Pendant deux heures, il s’est…