Un homme lynché par la foule parce qu’il portait une robe et des talons. Un autre insulté par une pseudo experte en sexologie. Pourtant, être trans n’est ni une maladie, ni une phase, ni une excentricité. C’est là, au fond de soi-même, et personne n’y peut rien. Alors, nous avons voulu comprendre et raconter ce qu’est la transidentité. Raconter ces itinéraires cabossés, ces cicatrices indélébiles, cette bataille interne et permanente.
Les rencontres dans un café discret, les longs appels et les SMS tardifs… Pendant près d’une semaine, nous avons échangé avec des personnes trans, de tous âges, de différentes régions. Les débuts ont été difficiles : aucune communauté physique n’existe, nous avons dû jouer le jeu des réseaux sociaux. Une, puis deux, puis trois. Au total, près d’une dizaine de personnes trans nous ont fait confiance, souvent avec un peu d’appréhension.
Jusqu’à la couverture. Dans l’ascenseur, la personne qui a eu le courage de poser à visage découvert nous explique, avec une assurance sans faille : “C’est important pour moi. Je ne veux pas partir, c’est au Maroc que je veux faire bouger les choses.” Et à TelQuel, on ne pouvait qu’approuver cette brèche ouverte.