Le Plan gazier marocain ne sera pas prêt pour 2021. Lors d’une rencontre tenue à Rabat le 9 janvier, le ministre de l’Energie Aziz Rabbah a ainsi déclaré que la feuille de route de l’ambitieux plan sera revue et réajustée, et ce en intégrant plusieurs nouveaux éléments. Premièrement, le ministre table sur le prolongement de l’exploitation du Gazoduc Maghreb-Europe. Ce contrat d’approvisionnement en gaz algérien prend fin en 2021. Pour les deux centrales de Ain Beni Mathar et Tahaddart, le ministre estime que le gisement gazier de Tendrara, qui rentrera en exploitation en 2021, pourra satisfaire jusqu’à 40% de leurs besoins.
Le Gas to Power sera aussi révisé dans la nouvelle feuille de route qui devrait être présentée par le ministre courant 2019. Ce mégaprojet de 45 milliards de dirhams a été présenté il y a quatre ans par le ministre de l’Énergie et des Mines de l’époque, Abdelkader Aâmara, et visait à augmenter la part du gaz naturel dans le mix énergétique marocain pour réduire la part du charbon tout en réduisant la dépendance énergétique du Maroc vis-à-vis de l’Algérie. Pour Aziz Rabbah, la part du gaz dans l’alimentation du royaume en énergie sera aussi revue, étant donné l’importance de plus en plus grande des énergies renouvelables dans le mix énergétique marocain. Ainsi, le ministre a rappelé que les énergies renouvelables représentaient, à la fin de l’année 2018, 35% du mix électrique, avec un objectif de 42% en 2020 et 52% en 2030.
Le ministre annonce aussi le renforcement de l’interconnexion électrique avec l’Europe. Ainsi, l’étude d’une troisième interconnexion avec l’Espagne sera lancée courant cette année, qui s’ajoutera à celle déjà en cours avec le Portugal. Annoncé en novembre dernier, un câble électrique d’une capacité de 1.000 mégawatts reliera le Maroc et le Portugal avant 2030, pour un coût estimé entre 600 et 700 millions d’euros.
Autre grand chantier qui attend le ministre en 2019, le transfert des activités relatives aux énergies renouvelables de l’ONEE au Masen. Selon la loi 38-16 sur l’Office national de l’électricité, publiée au Bulletin officiel en 2016, tous les biens et les projets relatifs aux énergies renouvelables ne seront plus du ressort de l’office mais du Masen. Le transfert n’a pour l’instant pas encore été réalisé.
Une réforme du code minier sera aussi proposée afin que les collectivités territoriales puissent percevoir une partie des redevances minières. Aziz Rabbah a rappelé que 2.000 puits de charbon clandestins ont été fermés à Jerada en 2018, et que 1.500 autres seront fermés cette année. Ces fermetures font suites à une série de décès dans l’effondrement de mines clandestines dans la ville, ce qui a eu pour effet un mouvement de protestation des habitants de l’ancienne cité minière au début 2018.