Le Maroc demande une réponse officielle de l’Algérie à l’appel de Mohammed VI . C’est ce qu’a affirmé le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita le 26 novembre à Rabat, en recevant l’ambassadeur d’Algérie à Rabat. Une rencontre qui intervient quelques jours après le discours royal du 6 novembre en forme d’appel au dialogue « direct et franc », et après une série de démarches « formelles et informelles, entreprises vainement, dix jours durant, afin d’établir un contact avec les autorités algériennes à un niveau ministériel, » précise le ministère dans un communiqué relayé par l’agence MAP.
Durant cette rencontre avec l’ambassadeur algérien, Nasser Bourita a réitéré le souhait du Maroc de connaître la réaction officielle des autorités algériennes à la proposition royale d’un dialogue « direct et franc, » portant sur toutes les questions bilatérales, notamment le mécanisme politique entre les deux pays voisins. « Le Maroc ne peut que regretter que invitation n’ait pas encore connu la réaction escomptée, alors même qu’elle a toujours été demandée par l’Algérie elle-même, » regrette le ministre dans le même document. Et de rappeler que le royaume reste « ouvert et optimiste quant au futur des relations entre les deux pays frères, » tout en espérant que « les contacts humains directs sauront apporter la réponse appropriée aux divergences bilatérales. »
Selon le ministère des Affaires étrangères, cette initiative royale procède d’une « volonté sincère de créer un cadre de dialogue bilatéral direct et sans exclusive, pour aplanir tous les différends entre les deux pays, relancer leur coopération et se concerter sur les défis régionaux et transnationaux. »
« Aucun rapport »
Si Alger n’a pas répondu officiellement à la proposition marocaine, elle a en revanche saisi le Secrétaire général de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) pour convoquer une réunion du Conseil des ministres des affaires étrangères des 5 pays de l’Union. Mais Nasser Bourita n’y voit aucun « rapport » avec l’initiative royale, celle-ci étant « purement bilatérale alors que la démarche algérienne s’inscrit dans le cadre de la relance de la construction régionale. »
Sans pour autant formuler d’objection quant à la tenue de cette réunion, Rabat avoue qu’elle ne peut que douter que cette « 35e réunion ministérielle puisse parvenir à des résultats tangibles, différents des 34 précédentes, en l’absence d’une bonne préparation et d’un dialogue direct et responsable entre deux Etats membres de l’UMA. »
Pour le ministre marocain, l’état de « léthargie » que connait l’UMA est « essentiellement dû à la nature anormale des relations maroco-algériennes, lesquelles ne peuvent être traitées que dans le cadre d’un dialogue bilatéral, direct et sans intermédiaires. » Il en veut pour preuve les appels de l’UMA et ses Etats membres à un dialogue maroco-algérien.