Les médecins annoncent une nouvelle série de grèves et de démissions en novembre

Le Syndicat indépendant des médecins du secteur public a appelé une grève les 19, 22 et 23  novembre. Celle-ci devrait être accompagnée, en amont, d'une nouvelle série de démissions. De son côté, la tutelle espère trouver une solution avant l'adoption de la prochaine loi de finances. 

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Photo d'illustration Crédit: Yassine Toumi

La colère des médecins ne s’est toujours pas apaisée. Malgré les promesses de l’Exécutif concernant une réévaluation de leurs salaires, l’une de leurs principales revendications exprimées au cours des dernières semaines, les médecins du secteur public prévoient d’autres démissions collectives et ainsi que des mouvements de contestation. Dans un communiqué publié le 3 novembre, le Syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP) annonce une nouvelle série de grèves prévues pour les 19, 22 et 23 novembre prochains.

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Pour justifier ce nouveau mouvement de contestation, le SIMSP, qui est l’un des syndicats les plus représentatifs du secteur, accuse l’Exécutif de ne pas « s’atteler sur l’étude effective du dossier revendicatif des médecins du public et de ne pas entreprendre les concrétisations ». D’autant que pour le SIMSP ces revendications s’inscrivent dans la lignée « du discours du roi Mohammed VI à la Chambre des représentants, des conclusions du Conseil économique et social (sur le secteur de la santé, ndlr) ainsi que celles de la Cour des comptes », assure Moulay Abdellah Alaoui El Montadar, secrétaire général du SIMSP.

Considérant que la nouvelle série de grèves annoncée est légitime, d’un point de vue « constitutionnel », le SIMSP indique avoir voulu dialoguer avec le Chef du gouvernement, mais que celui-ci est « aux abonnés absents ». Le syndicat plaide également pour un élargissement des concertations avec l’ensemble des partis politiques dans le but de rendre « effectives » leurs promesses de campagne relatives au secteur de la santé. Aussi, SIMSP affirme que le gouvernement a eu « recours à la menace » lors des précédents mouvements de contestation, alors que le syndicat estime que des efforts sont à « déployer » pour connaître « les raisons à l’origine des démissions des médecins et de la perte de confiance des citoyens envers le système sanitaire ».

72 heures de grève

A l’exception des services de réanimation et d’urgences, les activités du reste des services des hôpitaux publics seront suspendues durant les journées du 19, 22 et 23 novembre. Entre temps, le SIMSP compte procéder à une « accélération » de la collecte des listes de médecins démissionnaires sur l’ensemble du territoire national en vue de les présenter aux directions régionales de la santé.

Durant le mois d’octobre, 130 médecins de la région Casablanca-Settat avaient présenté leur démission, suivant ainsi les pas d’une cinquantaine de leurs homologues exerçant dans la région de l’Oriental ainsi que d’une trentaine dans la province de Ouarzazate. Des démissions qui, selon le ministre de la Santé, « n’ont aucune valeur juridique » et constituent « une nouvelle forme d’expression revendicative qui vient paradoxalement à un moment où le dialogue est ouvert avec les médecins ».

Les médecins grévistes sont également déterminés à boycotter les campagnes de visites médicales en milieu scolaire, les caravanes médicales, les autopsies et ne comptent pas prendre part aux services administratifs non-médicaux (rapport périodiques, réunions et rédaction de certificats à l’exception de ceux de naissance et de décès).

Une solution à l’horizon ?

Approché par nos soins, une source au sein du ministère de la Santé nous fait savoir que les discussions sont en cours avec le Chef du gouvernement d’une part, et le ministre des Finances d’autre part. L’objectif de ces pourparlers : appréhender certains points sensibles du dossier revendicatif des médecins du public. « Actuellement, le travail est focalisé sur des propositions à soumettre aux syndicats concernant l’amélioration de la situation salariale et indemnitaire », confie notre interlocuteur.

Et d’ajouter : « Le PLF 2019 est une véritable aubaine ; le ministère souhaite parvenir à une solution avant l’adoption de la loi de finances ». « On souhaite réellement qu’il y ait un signal fort envers les médecins afin de gagner la paix sociale au sein du secteur et par la même occasion à toute réforme que peut connaître le proche avenir », rassure-t-on du côté du ministère.

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