Anas Doukkali veut mettre fin aux démissions collectives de médecins en augmentant leur salaire. Selon une source au sein de l’Exécutif citée par TelQuel Arabi, le ministre de la Santé s’est récemment entretenu avec son homologue de l’Économie, Mohamed Benchaaboun, en vue de rehausser le salaire des médecins. Dans ce sens, la tutelle étudie actuellement la possibilité de faire bénéficier les médecins de l’indice de salaire 509 au lieu de l’indice 336 qui est actuellement en vigueur. Concrètement, il s’agit d’aligner les salaires des médecins sur ceux des fonctionnaires ayant obtenu des doctorats nationaux.
Selon un responsable au sein du département d’Anas Doukkali, des négociations sont en cours en vue d’ »inclure tous les médecins dans le dialogue social et de les informer d’une prochaine augmentation de leurs salaires ». Et à cette source d’ajouter : « Les médecins sont aujourd’hui absents dans le dialogue social entre le gouvernement et les syndicats ; le ministère de la Santé joue le rôle de médiateur pour améliorer leur situation ». Autre point évoqué par notre source proche du dossier : la volonté du ministère de changer le décret relatif aux indemnités pour le service médical obligatoire.
Divergences
Ces révélations surviennent un peu moins de 24 heures après la démission collective de 130 médecins exerçant dans la région de Casablanca-Settat. Une cinquantaine de médecins dans la région de l’Oriental et une trentaine dans la province de Ouarzazate ont pris une décision similaire. Dans la région de Casablanca-Settat, une liste des médecins démissionnaires signataires pour attester de la démarche.
Le phénomène pourrait prendre de l’ampleur puisque selon Sanaa Smaal, médecin démissionnaire dans la région de l’Oriental, des médecins exerçant à Meknès, Agadir et Tanger devraient suivre le mouvement. « D’autres démissions parviendront aux bureaux de toutes les directions régionales du Maroc», nous assure la docteure. Ces démissions interviennent pourtant deux semaines après une rencontre, le 11 octobre, entre le Syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP) et le ministère de la Santé.
Pour Anas Doukkali, l’impact de ces actons est à minimiser. « Ces démissions n’ont aucune valeur administrative ou juridique. C’est une nouvelle forme d’expression revendicative qui vient paradoxalement à un moment où le dialogue est ouvert avec les médecins et que le ministère a pris un engagement fort quant à leur situation matérielle, » estime le ministre.
Du côté des médecins, la contestation est néanmoins vouée à monter d’un cran puisque ces derniers comptent entamer une grève de 24 heures, le 26 octobre alors que le ministre de la Santé présentera les grandes lignes du Plan stratégique national 2018-2021 de lutte contre la tuberculose au Conseil de gouvernement ce 25 octobre.
Ahmed Mesk
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