On appelait “éléphants blancs” ces gigantesques conglomérats industriels livrés clefs en main aux pays nouvellement indépendants. Cimenteries sans clients, aciéries sans source d’énergie suffisante, centrales thermiques surdimensionnées, leurs carcasses rouillent aujourd’hui dans des clairières tropicales, au fond des déserts ou avalées par l’explosion urbaine. La mégalomanie industrialisante dans les pays du Sud est un mal diagnostiqué et désormais relativement bien traité. Mais il y aura à se demander si l’on n’assiste pas depuis plusieurs décennies déjà à la mise en place d’un autre type d’“éléphants blancs”, plus délicats à saisir…