Nizar Baraka, secrétaire général du Parti de l’Istiqlal et président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), a alerté samedi sur la « crise de confiance grave » et la défiance des Marocains envers les acteurs politiques. « Depuis un an, les Marocains attendent un modèle de développement qui concrétise leurs espoirs », a ajouté Baraka, intervenant dans un séminaire sur le modèle de développement, organisé le 20 octobre par le ministère de l’Economie et finances avec l’association marocaine des inspecteurs de finance, au Palais des Congrès de Skhirat.
Le patron de l’Istiqlal a appelé à l’ouverture d’un dialogue national sur le modèle de développement. « L’élaboration d’un nouveau modèle de développement, comme demandé par le roi Mohammed VI, n’est pas seulement l’affaire des bureaux d’études et experts étrangers. Nous avons besoin d’un modèle maroco-marocain que les citoyens peuvent s’approprier et défendre », a-t-il poursuivi.
Nizar Baraka a fait savoir que l’Istiqlal était en train de finaliser une vision sur le modèle de développement. Celle-ci sera soumise le 27 octobre prochain au Conseil national du parti en vue de sa ratification. « Le modèle de développement actuel a montré ses limites et n’est plus en mesure de suivre le rythme des transformations que connait le Maroc à l’heure actuelle. Ces transformations sont caractérisées par des inégalités sociales qui vont s’aggraver à l’avenir, en raison du manque d’égalité des chances entre les citoyens du pays, surtout pour l’accès à l’éducation », a-t-il souligné, rappelant qu’ »un enfant né à la campagne aura beaucoup moins de chance d’aller à l’école qu’un autre né dans l’un des quartiers huppés de Rabat par exemple ».
« Une question nationale »
Nizar Baraka a ensuite évoqué le taux de croissance qui a selon lui reculé avec le modèle de développement actuel. Le taux de croissance était d’environ 5% entre 2000 et 2010 avant de revenir à 3% entre 2010 et 2017, a-t-il relevé. « Le plus gros problème est que le taux de croissance ne reflète pas la création d’emplois. Au début de l’an 2000, seul un point de taux de croissance permettait la création de 40.000 emplois. Aujourd’hui, celui-ci ne crée pas plus de 20. 000 emplois« , a-t-il ajouté.
« Si nous voulons créer un million d’emplois dans les cinq prochaines années, nous devons atteindre un taux de croissance de 10%, chose qui est impossible à atteindre avec le modèle de développement actuel. Cela nécessite de s’engager dans un nouveau modèle de développement« , a-t-il insisté.
L’ancien ministre de l’Economie et des finances a aussi expliqué que le retour sur investissement est faible au Maroc. « Même si le pays est bien placé en termes d’investissements, cela ne se reflète pas sur la croissance. Si nous voulons gagner un point de croissance supplémentaire, nous devrons augmenter les investissements d’environ 8% », a-t-il ajouté.
Pour conclure son intervention, Nizar Baraka a estimé que le modèle de développement était une « question nationale, et non une question de la majorité ou de l’opposition, et qui nécessite des efforts concertés de tous ».
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