De toutes les erreurs — et elles sont nombreuses — commises par les gouvernements d’alternance (celui de Youssoufi comme celui de Benkirane), la plus nocive fut peut-être leur rendez-vous raté avec ce que les Turcs appellent “la deuxième bourgeoisie”. Cette classe moyenne montante, entravée dans son essor par l’oligarchie d’Istanbul, fit de son alliance avec les islamistes le tremplin de son émergence et, partant, de celui de tout le pays. Si le Maroc peine à faire plus que 4% de croissance annuelle, c’est sans doute à cause de cette incapacité à briser…