Aziz Daouda est un homme de défis. Mohamed Azoual, président du comité provisoire du Raja club Athletic (RCA), en sait quelque chose puisqu’il a travaillé aux côtés de l’ancien athlète pendant une douzaine d’années à la Fédération royale marocaine d’athlétisme. Il lui aura d’ailleurs fallu moins de 24 heures après son arrivée à la présidence du club, pour faire appel aux services de son ancien collègue. C’est le 14 avril dernier, au lendemain de l’assemblée générale extraordinaire du club tant attendue par les adhérents des Verts, qu’Aziz Daouda a reçu la proposition de Mohamed Aouzal pour devenir directeur général du Raja. J’ai été contacté par Si Aouzal qui m’a suggéré de m’associer à l’effort qui sera fait pour redresser la situation du club et entreprendre sa restructuration« , nous confie Aziz Daouda.
Le duo Daouda-Azoual
Aziz Daouda assure entretenir de très bons liens avec le président provisoire du RCA. « J’ai travaillé avec Aouzal pendant plus de 12 ans, pendant la période où il était président délégué de la Fédération royale marocaine d’athlétisme avec Haj Mediouri [ancien patron de la sécurité royale sous le règne de Hassan II, NDLR], et pendant les années où il a pris la présidence de la fédération« , explique-t-il. « J’apprécie l’homme. J’apprécie son honnêteté, son engagement pour le pays et sa grande compétence de manager du sport. Notre relation est résultante de cette longue coopération, qui a évolué vers une amitié profonde, sincère et désintéressée, » poursuit-il.
Les deux hommes se sont connus entre 1993 et 2001. A l’époque, l’athlétisme marocain vit son âge d’or et Aziz Daouda y était pour quelque chose. Il a en effet repéré plusieurs talents marocains dont un certain Saïd Aouita, médaille d’or du 5 000 m des Jeux olympiques de Los Angeles en 1984 et Hicham El Guerrouj, quadruple champion du monde sur 1 500 m de 1997 à 2003 et double médaillé d’or olympique sur 1 500 m et du 5 000 mètres. Il a également contribué à l’éclosion de la double championne du monde du 400 mètres Nezha Bidouane qu’il a coaché jusqu’à la fin de sa carrière.
Mais avant d’en arriver là, cet enfant du quartier rbati « Diour Jamaâ » a fait du chemin. Après des études universitaires à Rabat, il part en Roumanie où il décroche un diplôme d’études supérieures en éducation physique en 1977. Trois ans après, il part au Canada pour poursuivre des études en « physiologie de l’effort« . A son retour au Maroc, il est élu à plusieurs postes de responsabilité, notamment à l’Institut royal de la formation des cadres (IRFC), au ministère de la Jeunesse et des sports, puis à la FRMA qu’il quittera définitivement en 2006. Quelques mois plus tard, il est nommé directeur technique de la Confédération africaine d’athlétisme.
Pour récompenser sa contribution au développement de l’athlétisme mondial, il reçoit en 2013 l’Ordre de mérite de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF).
Aujourd’hui, Aziz Daouda a une nouvelle mission, « la restructuration administrative et organisationnelle » du Raja, comme indiqué par le club dans un communiqué rendu public le 1er mai dernier. Pour lui, la priorité à l’heure actuelle est « d’assainir la situation du club. Sous la houlette de Aouzal, un comité restreint est en train de faire un travail merveilleux. Ce n’est pas chose aisée« , nous explique Aziz Daouda, assurant qu’il a d’ores et déjà préparé « une feuille de route en guise d’ébauche de projet de restructuration« . Le plan en question « sera soumis bientôt à l’appréciation du comité« .
Outre Aziz Daouda, Mohamed Aouzal a aussi nommé Fathi Jamal au poste de directeur sportif du club et Youssef Safri, en tant qu’entraîneur adjoint de l’équipe première. « Safri est un jeune cadre et j’ai toujours applaudi les jeunes cadres marocains et milité pour que de grandes responsabilités leur soient confiées. Ce n’est que comme ça que notre sport peut évoluer. Cette nomination mûrement réfléchie va certainement faire beaucoup de bien au groupe« , conclut Aziz Daouda, en parlant des deux autres membres du trio qui devra sortir le Raja d’une crise financière sans précédent.
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