Oulmès réagit au boycott: “La marge réalisée sur Sidi Ali est de 40 centimes par bouteille de 1,5L”

Près de 3 semaines après le début du boycott de ses produits, la direction des Eaux Minérales d’Oulmès réagit le 9 mai à travers un communiqué de presse, s'expliquant sur ses prix. Déplorant des “informations erronées circulant sur les réseaux sociaux”, elle assure ne pas avoir augmenté ses prix depuis 2010 et explique le boycott par “la cherté de la vie”.

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Miriem Bensalah Chaqroun. Crédit: Toumi/TELQUEL

L’entreprise de Miriem Bensalah était jusque là restée silencieuse face au boycott visant ses eaux minérales depuis près de trois semaines. « Face à l’ampleur de ce mouvement, nous avons souhaité prendre le temps d’écouter et d’analyser, avec la mesure et le recul nécessaires, les attentes de nos concitoyens et en particulier des fidèles consommateurs de Sidi Ali« , explique la direction pour justifier son délai de réaction. Elle explique cette situation par « les difficultés rencontrées par les familles marocaines face à la cherté de la vie« , assurant que « la problématique du pouvoir d’achat est un sujet qui nous préoccupe au sein des Eaux Minérales d’Oulmès ».

Pas d’augmentation des prix depuis 2010, une marge à 7%

La direction s’explique sur ses prix « dans un souci de transparence par rapport à certaines informations erronées et idées reçues » et affirme avoir  » pris la décision de ne pas augmenter [ses] prix de vente publics depuis 2010, sur l’intégralité des formats Sidi Ali, et ce malgré l’inflation régulière qu’a connu le Maroc et l’augmentation de l’ensemble de [ses] postes de coûts : matières premières, énergie, salaires, taxes…« .

Elle affirme que «  les bouteilles d’eau Sidi Ali 1,5L sont en vente au grand public depuis 2010, selon des prix recommandés, à savoir, à partir de 5 dhs en grande surface et à partir de 5,50 dhs chez le détaillant, et que ce tarif peut librement évoluer en fonction des points de vente, dans la mesure où la loi 06-99 sur la liberté des prix et de la concurrence permet aux points de vente de fixer eux-mêmes le prix de vente final ».

« Des taxes d’exploitations très importantes »

Elle justifie notamment ses prix par le poids de ses charges fiscales : « L’eau exploitée n’est pas gratuite mais assujettie à des taxes d’exploitation très importantes. Pour l’année 2017, Les Eaux Minérales d’Oulmès s’est acquittée de 657 072 912 dhs d’impôts et taxes (TVA, redevance d’exploitation de la source, Taxe Intérieure de consommation, écotaxe, frais de marquage fiscal et divers autres impôts et taxes), soit une augmentation de 9,8% par rapport à 2016. Pour la seule taxe communale payée par la société à la Commune d’Oulmès, elle s’est élevée en 2017 à 99 056 958 dhs. La redevance d’exploitation des sources due à l’Etat en 2017 a été de 48 288 916 dhs ».

« En plus de ces impôts et taxes, le prix de vente de Sidi Ali comprend les coûts de distribution et marges détaillants, les matières premières et consommables, la charge de transport, logistique, amortissements des équipements, les diverses autres charges externes ainsi que les charges du personnel. La marge réalisée sur Sidi Ali est de 7%, soit 40 centimes par bouteille d’1,5L« , poursuit la direction, qui rappelle dans son communiqué ses différents engagements RSE, son « grand nombre de certifications« , et sa politique de création d’emplois qui a permis de créer 150 emplois entre 2016 et 2017.

Consommateurs, à vos e-mails !

A travers son communiqué, la société  de la président de la CGEM » s’engage à œuvrer auprès des pouvoirs publics à la révision à la baisse des prix par la réduction des taxes imposées sur les eaux minérales et de sources. Nous prônons en effet une T.V.A. réduite à 7% (au lieu de 20%), le taux de 7% étant déjà appliqué par ailleurs sur certains produits de grande consommation tels que, entre autres, le sucre et la conserve de sardines ». Selon elle, « cette réduction permettrait de baisser le prix de vente final des eaux minérales au profit du consommateur ».

Déplorant les «  informations erronées qui ont circulé sur les réseaux sociaux au cours de ces dernières semaines« , la société met en place une adresse e-mail à l’usage des consommateurs : « notre direction de la communication se tient à la disposition de tous (consommateurs, associations de consommateurs, journalistes…) pour fournir toutes informations utiles et fiables.A cet effet toute demande peut être adressée à l’adresse email suivante : [email protected]« 

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